Face à la progression de l’épidémie dont les chiffres officiels dépassent les 140 cas par jour, les alertes des spécialistes se multiplient. Ils recommandent plusieurs mesures contre cette recrudescence, notamment l’instauration du pass sanitaire et le retour du confinement. S’exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale, le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), Kamel Sanhadji, a souligné que même si elle était encore à ses débuts, la nouvelle vague était «désormais parmi nous». Le Professeur a affirmé que l’Algérie connaît les prémices de la quatrième vague. «Les indicateurs faisant état d’une quatrième vague sont présents et indiquent qu’elle est à ses débuts», a-t-il déclaré, alertant que la situation «risque de s’aggraver dans les prochaines semaines». Selon lui, un retour au confinement n’est pas exclu et reste très probable. Cette décision, a-t-il ajouté, est toutefois entre les mains des hautes autorités de l’Etat. Dans ce sens, le Professeur Sanhadji a insisté sur la nécessité de se rendre dans les centres de vaccination, notant que l’idée d’imposer un passeport sanitaire pour entrer dans les lieux publics n’est pas exclue. «Il y a des personnes qui ne veulent pas comprendre qu’elles causent du mal à autrui et c’est inacceptable», a-t-il dénoncé. «Vous avez le droit de ne pas vous faire vacciner, mais vous ne pourrez pas accéder à certains endroits pour contaminer les autres», a-t-il ajouté. En septembre dernier, les autorités ont annoncé une grande campagne visant à vacciner 70 % de la population d’ici la fin de l’année. Aujourd’hui, cette campagne a atteint ses limites. L’objectif assigné n’a pas été atteint. Selon les derniers chiffres communiqués par le ministre de la Santé, seuls 11 millions d’Algériens sont vaccinés, dont moins de 5 millions ont pris deux doses et 6 millions se sont contentés de seulement une dose. «Un nombre loin de celui attendu à la fin de l’année en cours, estimé à 20 millions de vaccinés», a-t-il déclaré. Pr Kamel Sanhadji dira également que «5 millions de personnes totalement vaccinées c’est peu». Pour booster la campagne de vaccination, les spécialistes de la santé ont invité le ministre Benbouzid à revoir la communication autour de cette campagne de vaccination massive contre le Covid-19. Seuls 20 % du corps médical sont vaccinés, idem pour les enseignants et à peine 2 % chez les étudiants. «Une situation lamentable», s’inquiète le Pr Kamel Sanhadji, qui a appelé à mettre en place «le pass sanitaire». «Contaminer les autres n’est pas une liberté», a interpellé le Pr Kamel Sanhadji, rappelant que le temps presse pour tenter de se protéger durant la saison hivernale, propice à la propagation du virus. «Il est urgent de se faire vacciner, car il faut attendre entre 4 et 6 semaines après l’inoculation du vaccin pour développer une réponse immunitaire». «Il faut mettre en place le plus rapidement possible le pass sanitaire, quitte à le gérer de façon graduelle, de sorte que la culture se mette en place et que les citoyens voient que c’est dans leur intérêt et constatent concrètement que cela se traduit par une baisse des décès et des cas compliqués de Covid-19», a ajouté le spécialiste.
Meriem Benchaouia
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