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mardi 21 mars 2023

Puissance

Bien qu’étant à elle seule un continent et faisant partie du «bloc occidentale», l’Australie peine à trouver ses marques sur la scène internationale et ne peut aujourd’hui être qualifiée de puissance malgré ses énormes ressources naturelles. Le nouveau Premier ministre fraîchement élu après sa victoire aux législatives, le travailliste Anthony Albanese, semble ainsi décidé à redorer l’image de l’Australie. Il veut notamment focaliser son attention sur le climat et réparer l’image de son pays, largement considéré à l’étranger comme à la traîne de la lutte contre le changement climatique. «Il y aura quelques changements dans la politique, en particulier en ce qui concerne le changement climatique et notre engagement envers le monde sur ces questions», a-t-il déclaré lors d’un entretien avec des journalistes, alors qu’il a promis de réduire de 43 % les émissions d’ici à 2030. Son prédécesseur avait été critiqué pour s’en tenir à un objectif de -28 % en 2030 par rapport à 2005. Toutefois, les résultats définitifs n’ont pas encore été annoncés et le chef de l’exécutif attend toujours en ce début de semaine de savoir si son Parti travailliste disposera au Parlement australien d’une majorité absolue, ou s’il devra trouver des alliés pour gouverner. Selon les résultats officiels partiels, les travaillistes pouvaient déjà compter hier sur 74 sièges à la Chambre des représentants, et disposaient d’une légère avance dans une 75e circonscription. La majorité absolue (76 sièges) à la Chambre, qui compte 151 députés, paraissait donc à leur portée, l’issue étant encore incertaine dans plus d’une dizaine de circonscriptions. «Le peuple australien a voté pour le changement», a exulté, hier, Anthony Albanese, 59 ans, dont la victoire a mis fin à neuf ans de gouvernement conservateur. La coalition libérale du Premier ministre sortant Scott Morrison a perdu de nombreux sièges à travers le pays. Mais elle a connu ses pires défaites dans des circonscriptions qui étaient jusqu’à présent ses chasses gardées, face à une poignée de candidats indépendants. Dans son discours de victoire, Anthony Albanese a promis de transformer l’Australie en «superpuissance» des énergies renouvelables. Mais il est jusqu’à présent resté sourd aux appels pour en finir avec le charbon, qui reste un des moteurs de l’économie du pays et compte de nombreux partisans chez les travaillistes. Sa victoire a été saluée par les dirigeants de plusieurs pays insulaires du Pacifique, dont l’existence même est, pour beaucoup d’entre eux, menacée par le changement climatique. «Parmi vos nombreuses promesses de soutien au Pacifique, aucune n’est la plus bienvenue que votre projet de donner la priorité au climat. L’avenir commun de nos peuples en dépend», a déclaré le Premier ministre des Iles Fidji, Frank Bainimarama. Le climato-scepticisme affiché par le précédent Premier ministre australien avait envenimé les relations entre Canberra et ses voisins et alliés du Pacifique, une région où la Chine cherche à étendre son influence. Mais à n’en pas douter, le régime communiste ne se montrerait pas aussi cavalier si face à lui se trouvait un État fort et puissant. Reste à voir si le nouveau gouvernement travailliste australien réussira à faire briller son pays et surtout à faire de lui une nation sur laquelle il faudra désormais compter sur la scène internationale.

 

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