L’achat et l’utilisation d’appareils de chauffage connaissent leur pic en cette période hivernale. Malheureusement, la majorité des citoyens n’accorde pas d’importance au choix de l’appareil ni aux consignes de sécurité obligatoires à suivre. C’est pourquoi la Protection civile, les médecins ainsi que l’Apoce multiplient les appels à la sensibilisation et à la prévention sur les risques liés à l’intoxication et à l’asphyxie au monoxyde de carbone.
Par Thinhinene Khouchi
Chaque année, la Protection civile enregistre des bilans lourds d’asphyxie liée au monoxyde de carbone. En effet, la baisse des températures et les conditions climatiques incitent les citoyens à l’utilisation massive des différents dispositifs de chauffage, augmentant ainsi les risques d’asphyxie au monoxyde de carbone (CO). Selon les services de la Protection civile, ces tragédies sont souvent dues à des erreurs de prévention en matière de sécurité, l’absence de ventilation, le mauvais montage, un défaut d’entretien, l’utilisation de certains appareils qui ne sont pas destinés au chauffage, vétusté des appareils, etc. Afin d’éviter ces drames, les appels ainsi que les campagnes de prévention et de sensibilisation se multiplient. La Protection civile a lancé cette année une campagne nationale de prévention et de sensibilisation sur les risques liés à l’intoxication et à l’asphyxie au monoxyde de carbone, sous le slogan «Un hiver sans accident d’asphyxie». De son côté, l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce) apporte son soutien à cette campagne en participant à chaque activité organisée par la Protection civile, à savoir des visites au niveau des établissements scolaires pour sensibiliser les élèves, des journées portes ouvertes, des caravanes qui sillonnent les différentes localités pour faire de l’information de proximité, ainsi que des émissions radiophonique et télévisées. En outre, l’Apoce accentue, via sa page Facebook, sa lutte contre les mauvaises pratiques et habitudes des citoyens durant cette période hivernale, notamment «la non-aération des domiciles durant l’allumage des chauffages, l’anarchie dans le choix de l’appareil et l’utilisation de certains appareils qui ne sont pas destinés au chauffage tels que tabouna ou des appareils de cuisson». L’Organisation a publié des photos où des jouets en plastique fondus bloquent l’entrée de gaz et d’air d’un appareil de chauffage. A cet effet, l’Organisation a appelé les parents à surveiller leurs enfants. Il est à rappeler que l’Apoce avait saisi la Commission de régulation de l’électricité et du gaz pour qu’elle impose l’installation de détecteur de monoxyde de carbone, en induisant le coût de cet appareil sur la facture d’électricité ou de gaz. L’Association a suggéré que «le paiement soit échelonné sur une année pour qu’il n’affecte pas les budgets des familles aux revenus modestes». Enfin, il est à noter que les services de la Protection civile ont enregistré, entre janvier et octobre de l’année en cours, le décès de 106 personnes, dont 75 par intoxication par le monoxyde de carbone et 1 981 autres incommodées par les différents gaz, dont 1 697 par le monoxyde de carbone, sauvées et secourues. Pour l’année 2020, les statistiques de la Protection civile montrent que 3 381 personnes ont été incommodées par les différents gaz brûlés, dont 2 128 par le monoxyde de carbone, sauvées et secourues, et 121 sont décédées, dont 100 décès suite à l’inhalation de monoxyde de carbone.
T. K.