13.9 C
Alger
dimanche 24 septembre 2023

Proposition

La loi sur l’immigration voulue par le gouvernement n’a pas encore été présentée qu’elle crée déjà des tensions avec la gauche et la droite. À gauche, l’on dénonce un projet de loi visant à «aspirer l’extrême droite», loin des priorités d’une France en colère. Alors qu’à droite, l’on estime d’ores et déjà que la mouture de l’exécutif n’ira pas assez loin. Toutefois, au gouvernement l’on sait que faute de majorité absolue au Parlement une alliance avec la droite est fondamentale pour faire passer des lois, comme ce fut le cas pour la réforme des retraites qui n’a été adoptée que grâce à l’apport de voix des Républicains. Dans une interview au journal «Le Parisien», Gérald Darmanin invite donc Les Républicains à un nouveau compromis avec la majorité présidentielle, cette fois-ci en vue d’un texte sur l’immigration qui doit voir le jour à l’automne. Un appel à travailler ensemble qui fait suite à deux propositions de loi très fermes de LR sur le sujet de l’immigration, dont l’une prévoit d’inscrire dans la Constitution la possibilité de déroger au droit et aux traités européens en matière d’immigration. «Il n’y aura pas d’accord à n’importe quel prix. Chacun doit faire un pas», estime Darmanin. «On peut garder notre texte, déjà adopté par la Commission des lois du Sénat, en discutant ensemble des amendements pour le modifier. Les LR voudraient absolument qu’on redépose ensemble un nouveau texte de loi ? Nous y sommes prêts s’il est discuté avec les centristes et les radicaux», dit-il. Parmi les propositions LR, il retient «le conditionnement des visas, avec la modulation de l’aide au développement des pays concernés, à la mise en œuvre des laisser-passer consulaires, la discussion autour des mineurs non accompagnés, le contrôle à 360 degrés des demandes de titres de séjour». Il se dit également prêt à mener des discussions sur l’ouverture des prestations sociales à partir de cinq ans de résidence en France. En revanche, s’affranchir des traités européens serait «un Frexit migratoire», insiste le ministre. Face au parti d’Éric Ciotti qui s’y oppose, il défend «la régularisation des travailleurs immigrés qui respectent nos valeurs et travaillent sur notre territoire depuis plusieurs années», soulignant que «les Français y sont favorables, y compris à droite». Sur la mise en place de quotas, «nous avons déjà dit que nous étions prêts à étudier ces propositions. Mais attention, sur le droit d’asile, par exemple, c’est impossible de mettre des quotas», avertit Gérald Darmanin. Quant à la proposition pour que les demandes d’asile soient formulées hors du territoire, «cette mesure est inapplicable», tranche-t-il, «sauf à sortir de la Convention de Genève de 1951» notamment. En termes de calendrier, «ce qui est important, c’est qu’en octobre on ait discuté d’un texte au Sénat, puis en novembre ou en décembre à l’Assemblée Nationale», estime Gérald Darmanin. Toutefois, ce que Darmanin feint d’oublier est que la droite traditionnelle doit se distinguer face à la droite nationaliste, qui elle se montre très agressive sur ce dossier. En effet, le Rassemblement National, avec ses 88 députés et qui a vu sa candidate accéder deux fois d’affilée au second tour des dernières élections présidentielles, réclame des mesures bien plus sévères, non seulement pour contrer l’immigration clandestine mais aussi l’immigration légale. Une position qui semble d’après plusieurs récents sondages, partagée par une majorité de Français. LR, en déliquescence depuis avril 2022, cherche donc à se montrer le plus ferme possible sur cette question pour empêcher le peu d’électeurs qui lui reste de migrer définitivement vers le RN.

Article récent

Le 24 Septembre 2023

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img