Afin de promouvoir le tourisme et attirer le plus grand nombre de touristes possible, le gouvernement, qui compte sur la relance du tourisme interne, envisage de réviser les tarifs des prestations hôtelières et œuvrer à leur plafonnement, afin qu’ils soient à la portée des citoyens.
Par Louisa Ait Ramdane
L’Algérie compte revoir à la baisse les prix des structures hôtelières. C’est ce qui ressort des déclarations du ministre du secteur, faites hier, lors d’une réunion avec les cadres de son département.
Depuis des décennies, la destination Algérie n’arrive toujours pas à s’imposer, autant à l’échelle régionale qu’à l’international. Malgré le potentiel touristique important qu’elle recèle et l’amélioration de la situation sécuritaire, les étrangers ne se bousculent pas pour visiter le pays. Pis encore, le secteur est boudé par le citoyen algérien lui-même, qui préfère passer ses vacances ailleurs, en Tunisie ou en Turquie par exemple. Qu’est-ce qui pousse donc les Algériens à l’exode vers d’autres cieux ? Les prix pratiqués au niveau des centres d’accueil, donc les hôtels, jugés exorbitants ainsi que les prestations de service qui laissent à désirer sont derrière cette fuite.
Depuis deux ans, la situation sanitaire a aggravé la situation. La pandémie de coronavirus a porté un coup presque fatal au secteur du Tourisme et à l’activité des agences de voyages, en raison des mesures prises pour réduire la propagation du virus, notamment la suspension des liaisons aériennes. Après deux années de crise, le secteur agonise. La situation est loin d’être rassurante et des pertes financières énormes affectent ces opérateurs économiques.
Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat semble prendre conscience de cette situation. Pour relancer le secteur, le ministre Yacine Hamadi a indiqué que le secteur du Tourisme et de l’Artisanat repose en premier degré sur le relance du tourisme interne, à travers l’attraction des touristes et la vulgarisation des grandes potentialités touristiques à travers les différentes régions du pays, et ce, avec l’intensification des voyages touristiques et la révision et le plafonnement des tarifs des hôtels. Dans ce sillage, il a insisté sur la baisse des prix des hôtels, afin qu’ils soient à la portée des citoyens, mais également pour créer une concurrence entre les investisseurs et ce, en impliquant des représentations diplomatiques pour présenter et promouvoir le produit touristique et allouer des espaces et des expositions. Pour y parvenir, Yacine Hamadi a appelé à la nécessaire applications des instructions de son ministère par l’administration locale, d’autant plus que par le passé les consignes étaient lettre mortes. Le ministre a indiqué qu’après l’adoption du plan de travail du gouvernement par le Parlement en septembre dernier, son département a préparé la feuille de route du secteur afin de renforcer la coordination et les visions pour élever le niveau d’intégration. Dans le même contexte, le ministre a indiqué que la communication entre les institutions, la transparence et l’évaluation du travail seront consolidées pour le développement du secteur, en plus de promouvoir le tourisme interne en améliorant les services touristiques et la promotion du tourisme thermal aux niveaux national et international.
Facilitation des visas touristiques vers l’Algérie
Pour soutenir les opérateurs du secteur dans leurs activités, le gouvernement a annoncé dans son plan d’action son intention de promouvoir davantage le tourisme à travers le soutien à l’activité des agences de voyages et la facilitation des procédures d’obtention des visas au profit des touristes étrangers. Sur ce point, le ministre du Tourisme a expliqué que cela devra intervenir dans le cadre de la pratique diplomatique. «Dans les pratiques diplomatiques, il y a ce qu’on appelle le principe de réciprocité», a-t-il rappelé. Il a expliqué qu’«aucun pays ne peut interdire l’octroi de visas ou en compliquer la procédure et demander des dossiers lourds, et en retour nous serons indulgents avec eux». Dans le même sens, Yacine Hamadi a indiqué qu’un travail sera fait pour l’orientation des délégations étrangères de touristes et les voyages exploratoires sur tous les marchés artisanaux traditionnels afin de promouvoir le tourisme.
Sur un autre volet, le premier responsable du secteur touristique est revenu sur la situation de l’investissement dans son département. Il a affirmé, dans ce sens, que «les portes de l’investissement n’ont jamais été fermées à aucun investisseur», soulignant que les étrangers sont également les bienvenus pour investir et affirmant que les obstacles et difficultés auxquels son confrontés les investisseurs seront surmontés.
Il a ainsi souligné le soutien à l’investissement touristique en tant que moteur de développement, œuvrant pour résoudre le problème du foncier touristique et soutenant les investisseurs sérieux dans le secteur en mettant à leur disposition les moyens nécessaires. Cela, en plus de la récupération du foncier non exploité et l’encouragement de partenariat public-privé.
Par ailleurs, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat a insisté sur l’activation du Conseil national du tourisme pour développer les activités touristiques. D’autant plus, a-t-il ajouté, que le Plan d’action du gouvernement a accordé une grande importance à l’artisanat pour protéger ce legs ancestral, lutter contre la contrefaçon et le vol ainsi que la formation de la ressource humaine. Il a également souligné la nécessité de trouver des mécanismes pour soutenir et financer cette activité.
L. A. R.