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samedi 9 décembre 2023

Prolifération de vendeurs illicites de produits pyrotechniques: Pétards et bougies inondent trottoirs et marchés

A une semaine de la fête du Mouloud, les vendeurs illicites de produits pyrotechniques inondent nos marchés mais aussi nos rues. Ils proposent des «bombes» à des prix inaccessibles, mais certains parents cèdent aux caprices de leurs enfants, mais surtout aux leurs.

Par Thinhinene Khouchi

Le Mouloud oura approche à grands pas et contrairement à l’année passée où ces produits interdits et dangereux étaient en nette diminution, actuellement dans les différents quartiers de la capitale, les pétards envahissent le marché mais aussi les rues et ce, depuis déjà une semaine. D’importantes quantités passent à travers les mailles du filet des douanes pour finir sur les étals des commerçants informels qui poussent partout, à Clauzel, place des Martyrs, Meissonnier, Bab El Oued… La nouveauté de cette année, c’est que les bougies sont proposées sous différentes formes et couleurs avec des prix qui peuvent aller de 200 DA l’unité à 800 DA. Pour ce qui est des pétards, on retrouve cette année encore les fameux Double bombe et Mergueza, Chitana, Zerbout, volcan, Zidane, Zenga… de 70 à 90 DAl’unité et entre 250 et 500 DA, selon le nombre d’unités. Pour «El bouk», il est proposé à 600 DA la pièce et 2 200 DA la cartouche. «Prix négociable», me dira un vendeur ambulant à Meissonnier. Le prix des fusées de 6 est de 2 200 DA, un paquet de double miche est de 500 DA, sans oublier les fumigènes qui coûtent entre 3 500 et 4 500 DA. Les prix sont ahurissants, mais ce qui surprend le plus, c’est que malgré cette cherté, la hausse des prix qui a touché les différents produits alimentaires et la dégradation du pourvoir d’achat, certains Algériens continuent d’acheter ces pétards ! c’est le cas de Mouloud, père de trois enfants, rencontré hier au Marché de Ain Benian. «Chacun est responsable de ses actes. Achoura et le Mouloud se fêtent comme il se doit. J’ai trois gosses. Je vois mal les enfants des voisins s’éclater sur les balcons et dans le quartier pendant que, moi, je laisse les miens dans une ambiance morose. Je dépense entre 3 000 et 4 000 DA. C’est mille fois rien !». Un jeune revendeur raconte : «Ils parlent de cherté, mais dès qu’il y a une fête, les Algériens cassent leur tirelire et tant mieux pour nous». Par ailleurs, certains parents évitent l’achat de ces «bombes». Selon Hocine, père de deux enfants : «J’ai un fils âgé de 16 ans, et je ne lui ai jamais acheté un pétard. C’est une perte d’argent et un danger». Enfin, à ce sujet, plusieurs praticiens de la santé mettent en garde contre les dangers que présente l’utilisation des produits pyrotechniques durant la célébration des fêtes religieuses. «Chaque année, des accidents surviennent et mettent en danger la vie des individus et, pour beaucoup, la fête tourne au drame», nous dira Malek, médecin généraliste à Ain Benian. Dans ce sens, notre interlocuteur note que les produits pyrotechniques représentent «un danger réel et peuvent provoquer de graves accidents qui menacent l’intégrité physique des citoyens, des familles et du voisinage». Dans cette série de conseils, il a souligné également que les produits pyrotechniques peuvent être à l’origine d’incendies, relevant que la puissance de certaines déflagrations «endommage les oreilles en entraînent la détérioration de l’ouïe».

T. K.

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