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vendredi 29 mars 2024

Projet

Si Joe Biden a axé toute sa campagne présidentielle l’année dernière contre la personnalité de Donald Trump et sur les questions sociétales aux États-Unis, aujourd’hui, les réformes économiques du nouveau président américain risquent d’être contrecarrées par l’opposition. En effet, le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, Mitch McConnell, a promis jeudi de «combattre à chaque étape» le gigantesque plan d’investissement dans les infrastructures présenté par Joe Biden, qui ne dispose que d’une très courte majorité au Congrès pour faire adopter ses projets. Le président démocrate veut investir quelque 2 000 milliards de dollars sur huit ans dans les infrastructures, en luttant contre le changement climatique tout en créant des «millions d’emplois». Il compte financer son plan par une hausse de l’impôt sur les sociétés de 21 % à 28 %. La Maison-Blanche dit vouloir rallier le soutien des démocrates mais aussi des républicains au Congrès pour ces mesures populaires, affirme-t-elle, auprès des électeurs de tous bords. Une perspective peu probable, à en croire l’influent chef des conservateurs au Sénat, Mitch McConnell, qui dénonce un «cheval de Troie» cachant des hausses d’impôts. «Je pense que le plan qu’ils sont en train de mettre en œuvre, bien que nous aimerions nous occuper des infrastructures, ne va pas recevoir de soutien de notre côté parce que j’estime (…) que la dernière chose dont notre économie ait besoin en ce moment c’est d’une gigantesque augmentation des impôts pesant sur tous les secteurs productifs de notre économie», a déclaré le sénateur jeudi. «Je vais le combattre à chaque étape, car j’estime que c’est la mauvaise recette pour l’Amérique», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse dans son État du Kentucky. Le plan Biden prévoit «plus d’argent pour les voitures électriques que pour les routes et les ponts», a notamment déploré Mitch McConnell. Les démocrates contrôlent le Congrès mais leurs majorités sont fragiles, surtout au Sénat où ils détiennent 50 sièges contre 50 sénateurs républicains. En cas d’égalité, la vice-présidente Kamala Harris peut départager un vote en faisant valoir sa voie. Les démocrates doivent normalement disposer d’au moins 60 voix pour pouvoir soumettre leurs textes à un vote final. Mais sur certains projets liés au budget, ils peuvent voter à la majorité simple. C’est ce qu’ils ont fait pour approuver le plan de soutien à l’économie de près de 2 000 milliards de dollars en mars. Et ce qu’ils pourraient faire de nouveau pour les grands projets d’infrastructures. Dans cette éventualité, tous les progressistes devraient voter en bloc. Or, certains modérés pourraient émettre des réserves. A la Chambre des représentants, la majorité démocrate est un peu plus confortable et si elle ne peut pas se permettre plus d’une poignée de défections, sa présidente, Nancy Pelosi, espère pouvoir adopter le plan Biden début juillet. Reste à voir si les espoirs de Pelosi se concrétiseront ou si les deux premières années de Biden à la Maison-Blanche, jusqu’aux élections de mi-mandat, ne seront faites que de réformes impossibles à mener. Les électeurs pourront alors dans dix-huit mois délier les mains de leur président, s’ils sont majoritairement en accord avec ses projets ou au contraire continuer à le contraindre au statu quo.

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