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vendredi 29 mars 2024

Progrès

Alors que la crise en Ukraine continue de mobiliser l’attention de l’Occident, le dossier iranien ne disparaît pas pour autant et les négociations entre Téhéran et Washington continuent à s’étendre. Toutefois, les États-Unis ont fait état, il y a quelques jours, de «progrès substantiels» lors des négociations de Vienne pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, jugeant une entente possible «dans les prochains jours» si l’Iran «fait preuve de sérieux». «Des progrès substantiels ont été réalisés au cours de la dernière semaine, mais il n’y a pas d’accord global tant qu’il n’y a pas d’accord sur le moindre détail», a déclaré un porte-parole de la diplomatie américaine, sans vouloir commenter les sujets encore problématiques. «Si l’Iran fait preuve de sérieux, nous pouvons et nous devons parvenir à une entente dans les prochains jours», a-t-il ajouté. «Tout retard très au-delà de cette échéance menacerait gravement la possibilité de revenir dans l’accord», a prévenu le porte-parole de la diplomatie américaine. Les pourparlers de Vienne visent à sauver l’accord de 2015 qui avait permis la levée de sanctions économiques internationales contre l’Iran en échange de strictes limites à son programme nucléaire censées l’empêcher de se doter de la bombe atomique. Les États-Unis l’ont quitté en 2018, durant le mandat de Donald Trump qui le jugeait insuffisant, et ont rétabli leurs sanctions. En riposte, Téhéran s’est largement affranchi des restrictions à ses activités nucléaires. Aujourd’hui, nombre d’experts estiment que l’Iran n’est plus qu’à une poignée de semaines d’avoir suffisamment de matière fossile pour fabriquer une arme nucléaire, même s’il faut encore plusieurs étapes complexes pour arriver à la bombe elle-même. La semaine dernière, le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié d’«absurdes» les accusations selon lesquelles son pays se préparait à produire une bombe atomique, réaffirmant que le programme nucléaire iranien était pacifique. L’actuel président américain Joe Biden s’est dit prêt à revenir dans l’accord, et donc à lever à nouveau une partie des sanctions américaines, à condition que la République islamique renoue avec ses engagements. Les négociations de Vienne visent à permettre ce retour mutuel dans le texte. Elles se déroulent entre signataires encore membres de l’accord (Chine, Russie, France, Allemagne, Royaume-Uni et Iran), avec la participation indirecte des États-Unis qui ne négocient pas face-à-face avec Téhéran. La France avait averti de son côté que l’Iran n’avait plus que quelques «jours» pour se rallier à l’accord ou déclencher une «grave crise» de prolifération. Le négociateur iranien Ali Baghéri avait lui affirmé que les émissaires étaient «plus proches que jamais d’un accord». «Toutefois, rien n’est convenu tant que tout n’est pas convenu», avait-il nuancé, à l’instar des Américains. Il avait lui aussi appelé les autres parties à prendre «des décisions sérieuses», Washington et Téhéran se renvoyant régulièrement la responsabilité de chaque blocage. Plus tôt, les autorités iraniennes avaient rappelé vouloir la «garantie» que l’accord serait bien «mis en œuvre», alors que plane la menace qu’une alternance politique américaine vienne à nouveau le remettre en cause. Reste à voir quel impact la crise ukrainienne aura sur ces négociations, alors que la Russie pourrait être mise au ban par les pays occidentaux et être donc exclue des accords auxquels elle était auparavant signataire.

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