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jeudi 28 mars 2024

Programme

Après avoir annoncé il y a une dizaine de jours qu’il souhaitait se présenter à sa propre succession en novembre 2024, le président américain, Joe Biden, commence à dérouler des points de campagne en présentant jeudi un projet de budget aux allures de programme, dont les mesures les plus fortes n’ont toutefois aucune chance ou presque de passer la barrière du Congrès. Le budget 2024 prévoit ainsi de réduire le déficit de près de 3 000 milliards sur 10 ans, a annoncé la Maison-Blanche. Pour cela, le président américain veut introduire un impôt minimum de 25 % pour les milliardaires, soit les 0,01 % d’Américains les plus riches. Le démocrate souhaite aussi relever le taux d’imposition des entreprises à 28 %, contre 21 % aujourd’hui, toujours inférieur cependant aux 35 % qui étaient en vigueur avant la réforme de l’ancien président Donald Trump en 2017. Dans le même temps, le président américain entend réduire certaines dépenses jugées «inutiles», ciblant notamment «Big Pharma», c’est-à-dire le secteur pharmaceutique, et «Big Oil», l’industrie pétrolière. «Mon budget demandera aux riches de payer leur juste part afin que les millions de travailleurs qui ont contribué à bâtir cette richesse puissent prendre leur retraite avec l’assurance maladie pour laquelle ils ont cotisé», avait-il indiqué sur Twitter mercredi soir. Et si habituellement la présentation du budget est un exercice austère au possible, le président américain espère trouver un élan politique supplémentaire. L’homme de 80 ans, qui officiellement n’a que «l’intention» de se représenter en 2024, mais semble déjà en campagne, exposera en début d’après-midi son plan à Philadelphie, en Pennsylvanie, un État stratégique du point de vue électoral. Il ne se fait toutefois pas d’illusion sur sa capacité à concrétiser ses propositions : depuis le début de l’année, il ne contrôle plus que le Sénat. L’autre chambre du Congrès (celle des représentants) est désormais dominée par les républicains, bien décidés à ne laisser passer aucune hausse d’impôt. Avec ce surcroît de revenu, Joe Biden estime qu’il peut, comme il l’a promis mercredi, assurer pour 25 années supplémentaires le financement d’un régime d’assurance santé bénéficiant aux Américains de plus de 65 ans, le «Medicare», et ce, sans toucher aux prestations. Le dirigeant américain tente, avec ses propositions, de mettre dans l’embarras le Parti républicain, qui réclame plus de rigueur budgétaire mais n’a jusqu’ici pas exposé exactement dans quelles dépenses il entendait tailler. Joe Biden se fait donc un plaisir d’accuser constamment la droite de vouloir saper les régimes sociaux tels que Medicare, ce dont les conservateurs se défendent. Cette présentation de budget intervient sur fond de bras de fer entre démocrates et républicains sur un autre sujet financier, plus pressant que l’élection de 2024 : ce que l’on appelle le «relèvement du plafond de la dette». La dette de la première économie du monde a atteint le 19 janvier 31 400 milliards de dollars, soit le plafond au-delà duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, et ne peut donc plus honorer ses paiements. Des mesures d’urgence temporaires ont été prises pour continuer à payer. Reste à voir si les propositions de Biden qui visent clairement à séduire l’électorat jeune et plus proche des idées «socialistes», réussiront à galvaniser les électeurs. Mais le scrutin présidentiel est encore loin pour Biden dont l’état de santé fait couler beaucoup d’encre et suscite toujours autant de controverses, alors que l’octogénaire tient souvent des propos lunaires et semble souffrir de troubles cognitifs manifestes.

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