Malgré la méfiance de plusieurs pays européens, en attendant que la question soit tranchée aujourd’hui, l’Algérie estime qu’il n’y a pour l’instant pas lieu de suspendre le traitement par le vaccin AstraZeneca. Le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus rassure qu’«aucune complication de ce vaccin n’a été enregistrée pour l’instant, lors des campagnes de vaccination en Algérie».
Les polémiques alimentent la défiance autour du vaccin AstraZeneca qui a provoqué une véritable frayeur en Europe et dans plusieurs pays à travers le monde, après le signalement d’effets secondaires, dont la formation de caillots sanguins chez certaines personnes. Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de continuer à l’administrer, en Europe, pas moins de 15 pays ont déjà suspendu l’utilisation du vaccin mis en cause. La France, l’Allemagne, l’Italie, le Danemark, la Norvège, l’Islande, la Bulgarie, l’Irlande et les Pays-Bas, ont suspendu par précaution l’utilisation d’AstraZeneca. Si en Algérie aucun cas n’a été observé pour l’instant, la polémique a atteint le pays où des questions se posent sur l’utilité de continuer à utiliser ce vaccin dont il a été importé une cargaison de
50 000 doses au début du mois de février.
Pour mettre fin a cette polémique, le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus a réagi. Il affirme suivre de très près l’évolution du vaccin AstraZeneca développé par le laboratoire suédo-britannique avec l’université d’Oxford et assure qu’«aucune complication de ce vaccin n’a été enregistrée pour l’instant lors des campagnes de vaccination en Algérie».
Le Professeur Riad Mahyaoui, membre du Comité scientifique est formel. «Aucune complication de ce vaccin n’a été enregistrée pour l’instant lors des campagnes de vaccination en Algérie», a-t-il déclaré à la Chaîne 3 de la Radio nationale.
Le Professeur Mahyaoui rassure quant à l’utilisation de la gamme AstraZeneca pour laquelle «des études sont en cours et l’on suit l’actualité de très près. Ceux qui ont utilisé comme vaccin AstraZeneca n’ont pas, jusqu’à maintenant, établi de de cause à ces problèmes».
Selon l’intervenant, la suspension du vaccin dans certains pays est due à une inquiétude face à de possibles effets secondaires, telle la thrombose veineuse mais qui n’a pas de lien de causalité d’effets secondaires sur la thrombose veineuse. «Ils n’ont pas prouvé que c’est en rapport direct avec le vaccin, des études sont en cours et l’on doit rester vigilants», précise-t-il. «Il y a des pays qui ont suspendu son utilisation, tandis que d’autres continuent à l’utiliser encore largement, notamment les pays scandinaves et les pays africains», ajoute le Professeur Mahyaoui.
En somme, le professeur Mahyaoui estime qu’il n’y a jusqu’ici aucune personne vaccinée avec AstraZeneca présentant des complications signalées en Algérie et qu’il n’y a pas lieu de céder à la panique.
Louisa Ait Ramdane