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samedi 25 mars 2023

Procès de «Mme Maya»: Lourdes peines requises contre la principale accusée, Zaâlane, Hamel et El Ghazi

Le procès de Zoulikha-Chafika Nachinachi dite «Maya», poursuivie dans des affaires liées à la corruption, a vu l’audition du reste des accusés et témoins impliqués dans cette affaire dans laquelle d’anciens responsables sont poursuivis, à leur tête, Abdelghani Zaalane et Mohamed El-Ghazi en leurs qualités respectives de walis d’Oran et de Chlef ainsi que l’ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel. A cet effet,  le procureur de la République près le tribunal de Chéraga (Alger) a requis jeudi, contre les principaux accusés dans  cette affaire, des peines allant de 10 à 15 ans de prison ferme. Une peine de 15 ans de prison ferme assortie d’une amende de 6 millions de DA a été requise contre «Mme Maya», alors que des peines de 15 ans de prison ferme assorties d’une amende d’un million de DA ont été requises à l’encontre de Mohamed El-Ghazi et Abdelghani Zaalane, qui comparaissent respectivement en qualité d’ex-walis de Chlef et d’Oran. Le procureur a requis également des peines de 10 ans de prison ferme assorties d’une amende de 6 millions de DA contre les deux filles de «Mme Maya», Imène et Farah (non détenues). Dans la même affaire, une peine de 12 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de DA a été requise contre l’ancien directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, alors que des peines allant de 5 à 12 ans de prison ferme ont été également requises contre les cinq autres accusés, dont Chafik El-Ghazi, fils de Mohamed El-Ghazi, et l’ancien député à la retraite, Omar Yahiaoui (en fuite à l’étranger). Dans sa plaidoirie, la défense de la partie civile a estimé à «plus d’un milliard de DA» les pertes causées au Trésor public dans cette affaire.  Les griefs retenus contre les accusés sont notamment «blanchiment d’argent», «trafic d’influence», «octroi d’indus avantages», «dilapidation de deniers publics», «incitation d’agents publics pour l’octroi d’indus avantages» et «transfert illicite de devises vers l’étranger». Après avoir auditionné l’accusée principale «Mme Maya», la séance de l’après-midi a été consacrée à l’audition du reste des prévenus. Il s’agit de Mohamed El-Ghazi qui a nié toutes les charges retenues contre lui, les qualifiant d’«infondées», expliquant que Mohamed Rougab, ancien secrétaire particulier de l’ex-président de la République Abdelaziz Bouteflika, lui avait présenté Mme Maya. Il a précisé que M. Rougab lui avait demandé d’aider la famille de cette femme, en tant que proche de l’ex-président. A ce titre, un «projet de restauration d’un parc d’attractions à Chlef a été attribué à cette femme», lorsqu’il était le wali de cette wilaya. Parmi les privilèges accordés également à la principale prévenue, il y a lieu de citer un lot de terrain dans la localité d’Oum Drou, à Chlef. M. El-Ghazi a fait savoir qu’il traitait avec elle en sa qualité de proche de l’ex-président et qu’il ignorait son vrai nom et sa véritable identité. Il était également intervenu auprès du wali d’Oran en 2017 (Abdelghani Zaalane) à sa demande (Maya) pour régulariser les dossiers d’investissement de ses proches et lorsqu’il a découvert qu’elle n’avait aucun lien avec l’ex-président, il a entamé les procédures d’annulation des contrats de concession qu’elle a obtenus à Chlef, a-t-il dit. Quant à l’ancien DGSN, Abdelghani Hamel, il a dit au cours de son audition qu’il était victime et que la première fois qu’il a vu cette femme c’était dans la maison de l’ancien ministre du Travail et ancien wali de Chlef, Mohamed El-Ghazi, qui lui avait demandé de procurer des caméras de surveillance à cette femme, présentée en tant que «fille de l’ex-président», pour les installer dans sa maison à Moretti. Le mis en cause Hamel a nié, par ailleurs, avoir donné des instructions pour assurer une sécurité permanente à Mme Maya. Pour sa part, l’ancien wali d’Oran, devenu par la suite ministre des Transports puis des Travaux publics, Abdelghani Zaalane, a confirmé ses déclarations devant le conseiller enquêteur près la Cour suprême concernant ce dossier, affirmant avoir rencontré

Mme Maya dans les couloirs des tribunaux. Il a réaffirmé avoir reçu en janvier 2017, alors qu’il était wali d’Oran, un appel téléphonique de Mohamed El-Ghazi qui lui demandait d’accueillir des membres de la famille de l’ancien président, en application des instructions de son secrétaire particulier à l’époque, Mohamed Rougab, pour la régularisation de leurs dossiers d’investissement en suspens depuis 2011.              

Deux ans de prison requis contre Fodil Boumala

Le parquet du tribunal de Dar El Beida a requis, jeudi, deux années de prison ferme et 100 000 DA d’amende à l’encontre de Fodil Boumala, a annoncé le Comité pour la libération des détenus sur sa page Facebook.  Selon le CNDL, le verdict dans cette affaire est attendu pour le 15 octobre prochain. Pour rappel, Fodil Boumala a été arrêté le 14 juin devant sa maison, et avait été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction en comparution immédiate trois jours plus tard avec programmation de son procès renvoyé pour le dimanche 21 juin. Fodil Boumala, qui comparaissait libre, est poursuivi pour «incitation à attroupement non armé», «offense à corps constitué» et «publications de nature à attenter à l’intérêt national».

Meriem Benchaouia

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