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vendredi 2 juin 2023

Procès

L’enquête sur l’attaque du Capitole à Washington en janvier 2021 poursuit son cours et les démocrates se délectent de voir Donald Trump être cloué au pilori par la justice. Ils espèrent, surtout, que cela l’empêchera, comme il a déjà affirmé le vouloir, se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2024. La justice américaine entame ainsi la sélection des jurés chargés d’examiner le refus par Steve Bannon, un proche de Donald Trump, de coopérer à l’enquête parlementaire sur l’assaut contre le Capitole. Conseiller discret mais très influent, il avait joué un rôle crucial dans l’élection du milliardaire républicain en 2016, en donnant un virage résolument populiste à sa campagne, avant d’être poussé vers la sortie l’année suivante. Les deux hommes, restés proches, avaient échangé dans les jours qui ont précédé l’attaque du 6 janvier 2021 contre le siège du Congrès, selon la commission de la Chambre des représentants chargée de faire la lumière sur le rôle de l’ancien président dans ce coup de force. Pour connaître la nature de leurs discussions, la commission avait assigné Steve Bannon à témoigner et à produire des documents. Il avait refusé, invoquant le droit des présidents à garder certaines conversations secrètes. Son refus lui a valu d’être inculpé en novembre d’«entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès». À l’approche de son procès, cet homme de 68 ans avait fait volte-face et accepté de coopérer avec les parlementaires. Les procureurs avaient dénoncé «un revirement de dernière minute afin d’éviter une condamnation» et le juge en charge du dossier a souhaité maintenir le procès. Ses avocats ont également demandé, en vain, un report du procès par crainte que les jurés ne soient influencés par la diffusion des auditions de la commission d’enquête, dont la prochaine est prévue demain soir à une heure de grande écoute. Après plus d’un an d’investigations, celle-ci détaillera la journée du 6 janvier telle que vécue par Donald Trump, «ce qui a été fait et ce qui n’a pas été fait», a expliqué dimanche l’élue démocrate Zoe Lofgren sur la chaîne ABC. Le républicain est soupçonné de n’avoir rien fait pendant près de trois heures, alors que ses partisans envahissaient le Capitole, semaient la violence et le chaos et forçaient les élus à interrompre la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Reste à voir si les démocrates réussiront cette fois-ci à faire condamner l’ex-président américain, qui a retrouvé ses partisans ces derniers mois lors de meetings donnés un peu partout à travers les États-Unis. Ses opposants, eux, veulent surtout créer les circonstances pour l’empêcher coûte que coûte de se présenter à nouveau devant le peuple américain, qui pourrait bien, en cas de candidature de Donald Trump pour la présidentielle de 2024, l’envoyer une nouvelle fois à la Maison-Blanche.

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