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samedi 20 avril 2024

Privilèges

Son utilisation de l’humour pour faire passer son message politique et pour amadouer le public britannique avait valu à Boris Johnson le surnom de «BoJo» le clown. Pourtant, le conservateur a occupé durant plus de vingt ans des postes au plus haut de l’État et a souvent été responsable de la vie de millions de ses compatriotes. Vendredi soir, l’ancien Premier ministre du Royaume-Uni a remis avec fracas son mandat de député, invoquant l’enquête parlementaire sur le «partygate», les fêtes tenues à Downing Street en violation des restrictions liées au Covid-19. Boris Johnson, 58 ans, a indiqué que sa décision était effective immédiatement, déclenchant une élection partielle qui met fin pour l’instant à toute perspective de retour mais met aussi en relief les divisions au sein du pouvoir conservateur, aggravant les difficultés de son successeur Rishi Sunak à un an des prochaines législatives. Près d’un an après avoir été chassé de Downing Street par sa majorité, Boris Johnson restait sous le coup d’une enquête parlementaire chargée de déterminer s’il avait trompé le Parlement dans l’affaire du «partygate». La procédure, menée par la Commission des privilèges, est en train de finir ses travaux et venait selon la presse britannique de remettre ses conclusions à l’ancien dirigeant. «J’ai reçu une lettre de la Commission des privilèges qui indique clairement, à mon grand étonnement, qu’elle est déterminée à utiliser la procédure contre moi pour me chasser du Parlement», a écrit l’ancien Premier ministre conservateur dans un communiqué. «Je suis très triste de quitter le Parlement, du moins pour l’instant, mais je suis surtout consterné d’avoir été contraint de partir, de manière antidémocratique», a-t-il ajouté, accusant la Commission de «parti pris flagrant». Dans ce communiqué, il accuse la Commission d’avoir produit un rapport qui n’a pas encore été publié, «truffé d’inexactitudes et empestant les préjugés», sans lui donner «aucune possibilité formelle de contester ce qu’ils disent». Boris Johnson a été contraint à la démission l’été dernier après une succession de scandales, au premier rang desquels des fêtes à Downing Street pendant les confinements imposés en raison de la pandémie de Covid-19. Mais le dirigeant charismatique, qui était toujours député, est resté très influent dans la majorité conservatrice. Il a aussi été durant des années la figure de proue du mouvement pro-Brexit. Après plus de quinze ans passés à militer pour le divorce avec Bruxelles, il aura finalement en janvier 2020 été celui à signer l’accord final de sortie de son pays de l’Union européenne. Reste à voir si celui qui a souvent été comparé à Donald Trump partagera son ambition à revenir aux plus hautes responsabilités de l’État, ou si son passage à Downing Street, semé de polémiques et de difficultés, aura refroidi le goût du pouvoir de l’ancien maire de Londres.

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