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dimanche 26 mars 2023

Prison

Cela fait plus de deux semaines que la polémique autour des «Jeux» de la prison de Fresnes en France agite la classe politique et médiatique, après que des vidéos montrant des détenus, pour certains incarcérés pour des faits très graves, s’amusant à imiter des activités physiques semblables à celles qui se pratiquent dans le jeu de téléréalité Koh-Lanta. Emmanuel Macron a de son côté apporté hier son soutien au ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, qui a «rappelé ce qu’il convient de faire et de ne pas faire» après l’épreuve de karting organisée dans la prison de Fresnes (Val-de-Marne). «Beaucoup de nos compatriotes ont pu être choqués par ce qu’ils ont pu voir dans nos prisons, le garde des Sceaux a eu raison de rappeler là aussi ce qu’il convient de faire et de ne pas faire», a souligné le chef de l’État dans un préambule du Conseil des ministres de rentrée à l’Élysée. «La peine a un sens dans la société, elle ne vaut pas exclusion de tout, elle a vocation ensuite à permettre de réinsérer», a poursuivi le président de la République, appelant à ne «pas nourrir le trouble» dans un contexte global déjà difficile. «Il y a des intangibles, des invariants qu’il faut défendre et je félicite les ministres qui se sont aussi exprimés pour rappeler l’importance d’un ordre juste, on ne peut pas tout faire», a insisté le chef de l’État. Éric Dupond-Moretti a annoncé, mardi soir sur Twitter, la publication d’une circulaire pour fixer «les conditions nécessaires à la tenue de projets de réinsertion en prison», désormais «soumis à une validation expresse de la direction de l’administration pénitentiaire». Le ministre de la Justice s’exprimait après la publication d’un rapport d’enquête administrative portant sur l’organisation, très contestée sur les réseaux sociaux depuis vendredi, d’activités ludiques baptisées «Kohlantess», organisées fin juillet dans une cour de l’établissement pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne). «Si j’avais su qu’une compétition de karting était organisée, j’aurais mis un veto très clair (…) Jamais je n’ai été informé de cela», a aussi déclaré le ministre de la Justice à la presse mardi après-midi. Trois équipes, de détenus, surveillants et habitants de la ville, s’étaient affrontées lors d’épreuves de karting, de mime ou encore de tir à la corde au-dessus d’une piscine. Une vidéo de l’événement diffusée notamment sur YouTube, vendredi, et depuis retirée, avait fait enfler une très vive controverse. Reste à savoir si l’exécutif se serait autant ému si les images n’avaient pas été diffusées sur les réseaux sociaux, déclenchant la colère de beaucoup de Français qui estiment que la prison est d’abord un lieu répressif et que toutes les activités ne sont pas destinées à y être pratiquées, encore moins quand les participants sont des criminels violents que l’on voit dans les vidéos partagées s’amuser et passer un bon moment, oubliant la détresse et la douleur de leurs victimes.

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