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jeudi 28 mars 2024

Principes

L’affaire Quatennens s’éternise et continue, plus de trois mois après son enclanchement, à diviser la gauche et à monopoliser l’énergie des Insoumis. Début décembre, après une tentative de retour critiquée, Adrien Quatennens avait été accueilli avec peu d’enthousiasme par une partie de La France Insoumise qui ne comprend pas le soutien inconditionnel du chef de file du mouvement, Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs interviews à la presse où le député déchu tentait à toute force de se présenter comme une victime dans l’affaire des violences domestiques, dans laquelle il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis, ont fini par exaspérer une part importante des militants. Ce lundi, un collectif de militants de La France insoumise et de la Nupes appelle à la démission du député Adrien Quatennens dans une tribune publiée dans «Le Monde». L’affaire marque une rupture entre la direction du parti d’extrême-gauche et de sa base militante, bien décidée à être intraitable sur les violences sexistes et sexuelles. Plus d’un millier de militants ont signé cette tribune pour dénoncer la décision du mouvement de n’exclure que temporairement de son groupe parlementaire le député Adrien Quatennens. «Nous, membres de la France insoumise et de la Nupes, demandons l’exclusion d’Adrien Quatennens», peut-on lire dans la tribune. «Nous appelons les militants.e.s à l’insoumission», poursuivent-ils, dénonçant un «système vertical privilégiant la protection des cadres dirigeants aux dépens des militants.es et des programmes». Suspendu pour quatre mois de son groupe à l’Assemblée Nationale dans la foulée de sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour des «violences» sur son épouse, le député du Nord a refusé de démissionner et a annoncé un retour sur les bancs du Palais Bourbon en janvier. La publication de cette tribune est le signe que la base militante, et en particulier les féministes et les jeunes, n’entend pas laisser LFI et Adrien Quatennens s’en tirer avec ce qu’elle considère être une demi-mesure. Des propos qui résonnent avec les critiques émises par certaines députées LFI après les interviews données par Adrien Quatennens à «La Voix du Nord» et à BFM TV, quelques heures seulement après sa condamnation, dans lesquelles il affirmait ne pas être «un agresseur» et «un homme violent», tout en se disant victime d’un «lynchage médiatique». La députée Clémentine Autain a ainsi rapporté dans le Journal du Dimanche être «restée clouée au sol» en constatant qu’il «réfutait méthodiquement tous les principes féministes». «Il n’a tenu aucun compte du point d’équilibre trouvé démocratiquement au sein de notre groupe et des mots que nous avons posés», s’est-elle insurgée, estimant même que «ses déclarations vont rouvrir le débat au sein du groupe des députés LFI». Au-delà de La France Insoumise, c’est tout le groupe de la Nupes qui est ébranlé, les autres chefs de partis qui le constituent étant tous pour une démission de Quatennens.Reste à voir si la pression militante et de ses partenaires de la Nupes pourrait pousser la direction LFI à revoir ses positions et à éventuellement admettre son erreur et exclure Quatennens, ou si Mélenchon et les cadres de la nouvelle direction du mouvement décideront de garder le cap quoi qu’il arrive, quitte à créer un schisme avec la base militante et associative qui porte le parti.

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