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mardi 26 septembre 2023

Primaires républicaines : DeSantis contre Trump

Si au lieu de se repérer, comme il est normal, sur le calendrier, qui lui ne trompe pas, on le faisait sur le climat délétère qui règne aujourd’hui aux Etats-Unis, conséquence d’une polarisation politique qui est allée s’aggravant depuis maintenant des années, on serait porté à croire que l’élection présidentielle à venir n’est pas pour novembre 2024, une échéance si lointaine, mais pour novembre de cette année. L’acuité du clivage politique dans ce pays a déjà atteint un tel degré que la détente est requise dès à présent, qu’autrement le trop-plein de tension risque de déborder le vase à même jusqu’à présent à le contenir. De là d’ailleurs la crainte que pour cette fois du moins un accord sur le relèvement du plafond de la dette ne soit pas trouvé, un résultat facile en des temps plus apaisés. La crise n’est pas encore dépassée d’ailleurs, l’accord intervenu entre Joe Biden et Kevin McCarthy devant encore être approuvé par le Congrès.

Démocrates et républicains invoquent la même raison les ayant conduit en l’occurrence au compromis, dont les détails ne sont pas encore connus, à savoir le danger pour les Etats-Unis de faire défaut sur leurs obligations, en matière de remboursement de la dette notamment. La réalité c’est qu’aucun camp n’a envie de se voir imputer la banqueroute généralisée, sachant que dans ce cas il sera perdu aux yeux de l’opinion, qui le moment venu ne manquera pas de le sanctionner. Le consensus prévaudra en l’espèce parce qu’il n’est dans l’intérêt de personne qu’il en soit autrement. Dire cela, c’est suggérer que partout ailleurs, par contre, c’est la dissension qui aura le premier comme le dernier mot. Deux événements récents ont retenu l’attention générale : la candidature de Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, à l’investiture républicaine, quelque chose que les démocrates espéraient depuis des mois, mais dont la majorité des républicains, favorable à Donald Trump, se serait volontiers passée. Les sondages donnent à Trump une avance importante sur DeSantis, de 20 points au moins, ce qui devrait le rassurer sur l’issue de la compétition. Le fait est que personne ne croit que DeSantis puisse l’emporter sur Trump, dont l’influence sur la base républicaine est restée entière malgré sa défaite devant Biden en novembre 2020. Le danger de la candidature de DeSantis pour les républicains, ce qui explique d’ailleurs que les démocrates l’aient fortement encouragée, à supposer qu’ils ne l’aient pas suscitée purement et simplement, c’est qu’elle est perçue comme une trahison à la fois par Trump et par la majorité des républicains, et que probablement elle sera traitée comme telle par eux. Dès son annonce, la réponse de Trump a été que DeSantis «is no match for me». Traductions possibles : ce type n’est pas mon égal ; lui et moi ne jouons pas dans la même catégorie ; il ne fait pas le poids devant moi ; si bien que je m’en soucie comme d’une guigne. Exactement le genre de réaction auquel s’attendaient les démocrates. Il n’y a qu’à lire leurs journaux pour se rendre compte qu’eux non plus ne croient pas que DeSantis ait une quelconque chance devant Trump. Mais ce qui les intéresse dans sa candidature, c’est la division qu’elle va à la fois créer et approfondir chez leurs adversaires au fur et à mesure de la campagne, et des injures que les candidats échangeront à coup sûr, d’autant qu’on peut compter sur eux les démocrates pour ajouter de l’huile sur le feu. Si au bout du compte il n’y a que 10%, ou mieux encore davantage de républicains à voter aux primaires pour DeSantis, ce seront autant de voix qui ne se porteront pas sur Trump au moment de sa confrontation avec Biden, tant la lutte intestine aura été mauvaise.

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Le 27 septembre 2023

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