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vendredi 29 mars 2024

Primaire

Madame 4%, le peu reluisant surnom d’Anne Hidalgo depuis plusieurs mois en référence à ses scores dans les sondages pour la présidentielle, sentant visiblement que sa candidature à l’investiture suprême serait vouée à l’échec, comme celle de Benoit Hamon en 2017, a décidé de proposer mercredi soir, à la surprise générale, sans concertation et alors qu’elle s’y opposait encore le matin même, la tenue d’une primaire à gauche pour présenter un candidat unique dans la course à l’Élysée. Mais le moins que l’on puisse dire est que cette proposition n’a pas suscité l’enthousiasme de sa famille politique et hormis Arnaud Montebourg qui est encore plus bas que la maire de Paris dans les sondages, personne ne s’est rallié à cette initiative aux relents désespérés. Hier matin, Montebourg a ainsi affirmé qu’il allait appeler les forces de gauche dans la journée pour réunir les principaux candidats pour que « chacun apporte son projet » et aboutisse à un chemin « commun ». « L’extrême droite est aux portes du pouvoir », a d’abord mis en garde l’ancien ministre. Selon lui, il s’agit d’une « urgence politique », appelant à des « solutions exceptionnelles ». La principale d’entre elles étant « la mise en commun » des projets. Pour ce faire, Arnaud Montebourg compte prendre son téléphone pour échanger avec chacun des prétendants et les convaincre de se réunir autour d’une même table. « Je ne les mets pas en cause », a-t-il assuré, alors que tous se sont montrés plutôt hostiles à la proposition d’Anne Hidalgo. Pour le candidat, ses concurrents basculent toutefois dans un « concours des Narcisse », où le « moi je » est roi. « Ils ne peuvent pas gagner. Et l’art de gouverner consiste à démontrer qu’on est capable de faire des compromis avec les autres. La politique, c’est l’altérité. C’est pas soi, c’est les autres », a-t-il encore fait valoir. Assurant que « personne des cinq candidats de gauche ne pourra gouverner, jamais, et certainement pas seul ». Par ces discussions à venir, Arnaud Montebourg espère convaincre les principales forces de gauche de se parler pour que chacun « apporte les cinq projets qu’il voudrait mettre en œuvre dans le quinquennat à venir ». « On arriverait avec 25 propositions, certaines se recouperaient, et on pourrait trouver un projet commun », a-t-il affirmé. Et d’ajouter que « nous avons encore le temps de le faire », se fixant le mois de janvier comme limite. Concernant Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg a une fois de plus déclaré qu’il n’était « pas à la hauteur de la situation politique ». « Peut-il gagner seul ? La réponse est non, donc il va devoir faire des compromis, comme moi, comme tout le monde, et alors ? Ce n’est pas une honte », a martelé le candidat. Avant de conclure : « Si Marine Le Pen l’emporte dans cette élection présidentielle, on se souviendra de la responsabilité de la gauche. » Mais au-delà de l’idée d’une candidature unique, Montebourg comme Hidalgo semblent, par désespoirs, balayer les différences idéologiques profondes qui séparent les candidats de gauche et d’extrême-gauche et qui empêchent concrètement les candidatures de se réunir. Comment les sociaux-démocrates pourraient présenter le même programme que les marxistes-léninistes et soutenir le même candidat ? reste que cette proposition est la dernière chance de ceux qui espéraient peser dans le prochain scrutin présidentiel et qui s’aperçoivent, visiblement tardivement, que leurs voix ne pèsent pas bien lourd dans le débat public.

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