10.9 C
Alger
vendredi 19 avril 2024

Preuves

Plutôt que de terminer l’élection présidentielle une fois encore avec un score à un chiffre, François Bayrou a préféré en 2017 accepter la main tendue d’Emmanuel Macron et se ranger à ses côtés. En échange de ce soutien que lui apportaient les voix du centre, le candidat de En Marche ! (devenu depuis Renaissance), promettait au président du MoDem une place de choix dans son gouvernement en cas de victoire. C’est ainsi que Bayrou devenait en mai 2017 le nouveau ministre de la Justice. Mais le centriste n’aura occupé son poste qu’un mois, obligé de démissionner suite à des révélations dans la presse, relatives à des emplois fictifs au sein du MoDem. Aujourd’hui, le maire de Pau estime que ceux qui ont «attaqué» son parti à l’époque sont «des adversaires politiques». Selon lui, les preuves qu’il apportera le démontreront. Le parquet de Paris a requis lundi 30 janvier un procès pour treize personnes, dont le président du MoDem, François Bayrou, soupçonnées de détournement de fonds publics ou de complicité dans l’affaire de l’emploi irrégulier d’assistants d’eurodéputés, a indiqué, mardi, le parquet. Invité hier sur BFMTV, l’édile du Sud a dénoncé une «bataille politique» : «La vie politique, c’est une jungle. Et assez souvent, les bêtes fauves qui vous agressent ne se trouvent pas nécessairement dans le camp de vos ennemis». François Bayrou a par ailleurs nié les faits allégués : «Nous n’avons jamais utilisé ces procédés-là. Tous ceux qui étaient assistants parlementaires de députés européens avaient un contrat à temps partiel pour le député européen, et un contrat à temps partiel pour le mouvement». Et de prévenir : «L’ensemble des preuves que nous apporterons montrera que ceux qui nous ont attaqués étaient des adversaires politiques». Visiblement ému, François Bayrou a poursuivi : «Il y a des gens qui ont le cuir assez épais pour supporter ce genre de piège. D’autres n’ont pas cette solidité, tombent malades et meurent». Apolline de Malherbe l’interroge alors : «Vous évoquez Marielle de Sarnez (bras droit de François Bayrou, décédée en janvier 2021 ?» Et le maire de Pau de répondre : «Je ne connais pas une seule personne qui la connaissait qui put se dire le contraire. Il y a des gens qui sont, du point de vue de l’image, fragiles. Nous avons vécu ça. Dans une équipe humaine où des liens sont extrêmement forts, c’est extrêmement difficile à porter». Toutefois, les accusations d’emplois fictifs ne sont pas forcément un frein à la poursuite d’une carrière politique, Marine Le Pen en étant la plus parfaite illustration. Les mêmes accusations pèsent en effet sur la candidate du Rassemblement National et son mouvement mais cela ne l’a pas empêché, non seulement de continuer à participer à la vie politique nationale, mais surtout d’arriver, une fois encore, au second tour de l’élection présidentielle. Reste à voir si Bayrou réussira à laver son nom, et si, même en cas d’échec, il tentera une fois encore sa chance à l’élection présidentielle, misant sur la débandade des grands partis politiques qui ont implosé ces dernières années, et sur l’impossibilité pour Macron de se présenter à un troisième mandat.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img