Si Xavier Bertrand a choisi d’annoncer sa candidature officielle à la présidentielle en mars dernier, dans l’espoir de fermer la porte à toute autre candidature à droite et plus particulièrement chez Les Républicains, l’on peut dire que cela est raté, car aujourd’hui les prétendants à la course à l’Élysée se bousculent du côté des LR. Après Valérie Pécresse qui avait quelques semaines après Bertrand dévoilé ses ambitions, ce sont aujourd’hui Michel Barnier, ex-ministre et Éric Ciotti, représentant du courant «dur» de la droite, qui annoncent à leur tour leurs candidatures. Barnier, l’ancien négociateur de l’Union européenne pour le Brexit, a annoncé ce jeudi, dans le JT de 20 heures de TF1, sa candidature à la prochaine élection présidentielle (10 et 24 avril 2022). «Je veux être le président d’une France réconciliée», a déclaré l’homme de 70 ans, qui n’a pas précisé s’il passerait par une primaire de la droite. Parmi les axes de son projet, l’ancien sénateur et député, membre du parti Les Républicains, a évoqué l’idée de «limiter l’immigration et la maîtriser» et de «remettre le travail, le mérite au centre de notre société» ainsi que la lutte contre «le changement climatique qui va tout bouleverser». «Je suis candidat pour être un président qui respecte les Français et qui fait respecter la France. Nous sommes dans des temps exigeants. Le monde qui nous entoure est dangereux, instable, fragile. Notre pays va mal. Il faut une alternance pour réconcilier, remettre ensemble et agir vraiment», a-t-il expliqué. Ciotti, député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes, a lui aussi fait son annonce ce jeudi de se porter candidat à une primaire de la droite en vue de l’élection présidentielle de 2022. «Je serai candidat à la primaire de la droite pour désigner notre candidat, un candidat commun pour l’élection présidentielle», a dit Ciotti sur BFM-TV, appelant de ses vœux à l’organisation d’une primaire par son parti, dont les modalités n’ont pas encore été annoncées. «Je souhaite être candidat pour porter des idées de droite. Mon cap est à droite et mon objectif est simple : que la France reste la France», a affirmé le président de la Commission nationale d’investiture de LR. «Aujourd’hui, je vois avec désespérance ce pays que j’aime passionnément décliner, au plan industriel, au plan de sa place dans le monde, je vois la violence gagner nos quartiers, douze morts depuis le début juillet à Marseille, je vois le communautarisme islamiste gagner des territoires et des âmes». Un autre candidat s’est déclaré il y a quelques semaines, moins connu politiquement, il a fait le tour des plateaux en tant que médecin à l’occasion de la crise sanitaire lié au Covid-19. Le 26 juillet, le docteur Philippe Juvin, maire LR de La Garenne-Colombes, dans les Hauts-de-Seine, de faire acte de candidature. Chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris, très présent depuis la crise du Covid-19, il se présente comme le candidat des services publics, le seul «connecté à la réalité». Mais la liste pourrait ne pas s’arrêter là et certaines candidatures sont encore possible, telles que celle du maire de Cannes, David Lisnard, qui a déclaré vouloir participer à une primaire de la droite tout en refusant d’officialiser sa candidature le 7 juillet. Rachida Dati, l’ancienne ministre de Sarkozy, a quant à elle déclaré dès septembre 2020 qu’elle avait pour ambition de «gagner l’élection présidentielle de 2022», mais depuis a toujours refusé de se prononcer sur une candidature officielle. Ainsi, à droite, les électeurs auront le choix entre toute sorte de candidats, mais reste à savoir qui maintiendront leur candidature jusqu’au bout et surtout s’ils seront nombreux, prenant le risque de fragmenter le vote des sympathisants de droite, menant au final à une possible nouvelle défaite collective de cette famille politique.