L’élection présidentielle brésilienne, que devait, selon les médias brésiliens et occidentaux, être remportée haut la main, et peut-être même dès le premier tour par Luiz Inácio Lula da Silva, s’annonce plus serrée que prévue. Après un premier tour que Lula a tout de même remporté il y a un mois, plusieurs commentateurs ont constatés que les résultats du président sortant Jair Bolsonaro étaient loin d’être aussi mauvais qu’annoncés et qu’il lui restait une réelle chance de remporter le second tour qui se tiendra demain. Surtout alors que plusieurs personnalités sportives et médiatiques n’ont pas hésité ses dernières semaines à s’afficher à ses côtés. Celui qui est surnommé le « Trump brésilien » à cause de ses positions radicales et conservatrices sur de nombreux sujets, réussit contrairement à l’ex-président américain à séduire de nombreuses personnalités de premier plan au Brésil. A la veille du scrutin final d’aujourd’hui Lula était à nouveau crédité d’une avance de six points sur Bolsonaro dans les intentions de vote pour le second tour de la présidentielle, avec 53% contre 47% des votes exprimés, selon un sondage publié jeudi 27 octobre par l’institut Datafolha. La semaine dernière, l’écart s’était légèrement resserré, avec seulement quatre points (52%-48%) d’avance pour l’ex-président de gauche sur le chef de l’État sortant d’extrême droite, dans une enquête d’opinion du même institut. Les deux candidats ont obtenu jeudi le même score que lors des deux premières enquêtes publiées dans l’entre deux tours, les 7 et 14 octobre. Dans le sondage publié jeudi, Lula montre une nouvelle fois qu’il est le candidat favori des femmes (52%), des plus pauvres (61%) et des catholiques (55%). Jair Bolsonaro, pour sa part, a obtenu de meilleurs scores chez les sondés de confession évangélique (62%) et les plus riches (59%). Datafolha a interrogé 4.580 personnes vivant dans 252 villes, entre mardi et jeudi. La marge d’erreur est de plus ou moins deux points de pourcentage. Il reste vingt-quatre heures de campagne aux candidats pour tenter de convaincre les derniers indécis. Au premier tour, le 2 octobre, Lula est arrivé en tête avec 48% des voix, contre 43% pour Jair Bolsonaro, mais le score du président d’extrême droite s’est révélé bien plus élevé que ce que lui prédisaient les enquêtes d’opinion. La crédibilité des instituts de sondage avait été fortement entamée. Reste à voir ce que les électeurs brésiliens décideront de faire ce dimanche, un peu comme pour Trump beaucoup s’attendent à voir les brésiliens faire payer au président Bolsonaro sa gestion de la crise sanitaire du Covid-19 qui a fait près de 700.000 morts dans le pays, alors que du côté de Lula c’est sa condamnation à neuf ans de prison pour corruption qui pourrait jouer en sa défaveur.
Fouzia Mahmoudi