Téhéran continue de souffler le chaud et le froid avec l’Occident, assurant désormais, après avoir refusé pendant plusieurs mois, accepter de coopérer avec l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour «balayer» les doutes soulevés par cette dernière sur le caractère pacifique du programme nucléaire de Téhéran, a indiqué, hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «La République islamique est prête à coopérer avec l’AIEA pour balayer les fausses impressions concernant ses activités nucléaires pacifiques», a déclaré le porte-parole, Nasser Kanani, lors de sa conférence de presse hebdomadaire. Cette déclaration intervient alors que la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA s’ouvrait hier à Vienne. L’agence onusienne avait indiqué mercredi dernier «ne pas être en mesure de garantir que le programme iranien soit exclusivement pacifique». En cause, «l’absence de progrès» sur la question de trois sites non déclarés, où des traces d’uranium ont été découvertes par le passé, selon un rapport confidentiel de l’AIEA. L’Iran a dénoncé jeudi ce rapport comme «sans fondement». L’iran se trouve en ce moment dans une position des plus inconfortables avec la guerre en Ukraine, mettant à mal les efforts des Européens pour réintégrer les États-Unis dans l’Accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 et dont Donald Trump était sorti en 2018. Aujourd’hui, le pays qui survit seulement à une massive crise économique a désespérément besoin de cet Accord pour se remettre à flot. Toutefois, la République islamique refuse d’apparaître en état de faiblesse face à Washington et se montre, depuis la reprise des négociations en 2021 sous la médiation de l’UE pour relancer l’accord de 2015, avec la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie, et avec les États-Unis indirectement, réticente. Téhéran avait récemment réitéré sa demande de clore l’enquête de l’AIEA concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés, ce que le patron de l’Agence, Rafael Grossi, refuse sans réponses «crédibles» de la part de Téhéran. «À notre connaissance, aucun projet de résolution (à propos de l’Iran) n’a été soumis pour la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA», a encore dit Nasser Kanani. «Cependant, la République islamique répondra en fonction de l’approche de l’Agence», a-t-il ajouté. Reste à voir si les Iraniens se montreront désormais plus flexibles alors que l’Occident est aujourd’hui accaparé par l’Ukraine et que les pourparlers avec Téhéran semblent être définitivement passés en arrière-plan des préoccupations de leurs interlocuteurs.