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mardi 16 avril 2024

Première édition du Salon africain des affaires /Saida Neghza : «Une Afrique unie et solidaire, clé du décollage de nos économies»

Rencontrée en marge du Salon africain des affaires, l’un des rendez-vous d’échanges économiques entre les opérateurs nationaux et leurs homologues africains qui s’est tenu à Oran, l’infatigable Saïda Neghza, cheffe d’entreprise, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et de Business Africa, qui englobe toutes les organisations patronales africaines, a évoqué, dans cet entretien, les mécanismes à mettre en place pour dynamiser les échanges commerciaux entre pays africains ainsi que les solutions à envisager pour faciliter l’investissement et l’exportation. Elle est revenue également sur sa dernière visite d’affaires au Kenya.
Cette femme d’affaires aux multiples adhésions, de renommée nationale et internationale, continue de travailler sans relâche pour le développement du continent africain. Elle a toujours plaidé pour la promotion des échanges commerciaux avec les pays du continent afin d’augmenter la valeur des exportations et les diversifier.

Entretien réalisé par Louisa Ait Ramdane

Le Jour d’Algérie : Aujourd’hui se tient la 1re édition du Salon africain des affaires. Quels sont les principaux objectifs tracés pour booster l’économie en Afrique ?
Saida Neghza : Cette première édition est venue à point nommé pour booster l’économie africaine. L’objectif de cette manifestation économique est de faire connaître les produits et les capacités nationales, la recherche des voies de coopération et d’encouragement des investissements avec les partenaires africains.
La pandémie Covid-19 et ses effets nous poussent tous à se poser les questions de notre modèle économique et nous imposent, à nous tous, de travailler d’arrache-pied pour augmenter les échanges entre pays africains qui demeurent jusqu’à présent insignifiants. Je suis très heureuse de l’engagement des pays africains en faveur du Salon SADA qui se reflètent à travers la présence exceptionnelle de 14 ambassadeurs et d’une multitude de diplomates et hommes d’affaires, tous animés par la volonté de partenariats et d’exportations. Je souhaite remercier tous les responsables ayant contribué à la réussite de notre évènement, spécialement le wali d’Oran, qui a assisté aux B2B, ainsi qu’à tous les exposants et organisateurs.

Quelle est votre appréciation de la Zlecaf et quels sont les mécanismes à mettre en place pour dynamiser les échanges commerciaux entre pays africains ?
La Zlecaf est un acquis précieux qu’il conviendrait de rendre fonctionnel pour faciliter et fructifier les échanges intra-Afrique. Les questions tarifaires, les questions logistiques, les routes aériennes, maritimes et terrestres doivent être rapidement traitées pour bénéficier au plus vite de la dynamique positive qu’elle suscite. La zone de libre-échange continentale africaine et l’importance de son marché et les ressources considérables dont elle dispose permet à notre continent à mieux négocier et à des meilleures conditions face aux grandes puissances mondiales, notamment l’Europe, la Chine et les États-Unis.

L’Afrique dispose de ressources naturelles, de jeunesse et de main-d’œuvre. Elle a aussi des hommes d’affaires riches et déterminés. Qu’est-ce qui manque au continent noir pour réaliser un véritable éveil économique ?
La bonne gouvernance, la clairvoyance et la conviction d’un destin commun et l’importance d’agir en étant unis et solidaires, sont les clés du décollage tant attendu de nos économies.

L’Algérie se tourne résolument vers l’Afrique, qu’est-ce qui est attendu des autorités publiques pour aider et faciliter la tâche des investisseurs et des exportateurs ?
Nous enregistrons avec enthousiasme cette orientation qui se décline notamment par les décisions relatives à la logistique. Nous souhaitons une plus grande information sur les opportunités, un réexamen des questions liées à la monnaie et aux crédits, la mise en place de centrales de stockage, des comptoirs au niveau des principaux ports africains. J’ai appelé le gouvernement, lors de mon discours d’ouverture du Salon africain des affaires, à revoir les mesures financières et fiscales afin de rendre le marché national plus attractif. Je tiens à souligner que l’Algérie œuvre toujours à augmenter les échanges commerciaux avec les pays africains et l’ouverture d’une ligne maritime avec la Mauritanie, de lignes aériennes avec les pays africains et l’accélération de la cadence de réalisation de la route de l’Unité africaine, ainsi que d’autres projets, en sont la meilleure preuve.

D’après vos échanges avec les investisseurs africains, quels sont les créneaux, hors hydrocarbures bien sûr, les plus porteurs que les hommes d’affaires algériens doivent investir ?
Les opportunités sont diverses. Je citerai les secteurs de
l’agroalimentaire, de l’urbanisme et des travaux publics, de l’industrie pharmaceutique, électronique et électroménager.

Quelles sont les principales résolutions de la rencontre à laquelle vous-avez participé au Kenya ?
Mon intervention s’est focalisée essentiellement sur la Zlecaf et le rôle de Business africa en tant qu’organisation leader du secteur privé. J’ai appelé le secrétariat général à mettre en place une plateforme numérique d’échanges d’informations, au profit de l’ensemble des organisations patronales de cette organisation que j’ai l’honneur de présider pour un second mandat. En tant que principaux acteurs économiques du secteur privé, nous devons militer, chacun en direction des autorités et institutions publiques nationales de son pays, mais également en multipliant les échanges entre nous, notamment en matière d’information économique, de formation, de visites sur terrain, et d’échanges d’expertise et de savoir-faire. Notre slogan est l’Afrique aux Africains, vive l’Afrique, vive la jeunesse africaine.

L.A.R.

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