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mercredi 22 mars 2023

Préférence

Si plusieurs personnalités politiques et éditorialistes en France ont fait cette dernière semaine des gorges chaudes du score de 7 % d’Éric Zemmour au premier tour de l’élection présidentielle, l’on semble passer trop vite sous silence l’énorme rouste que s’est pris la droite qui lors de la dernière présidentielle avait récolté 20 % des voix et qui dimanche dernier a fait moins de 5 %. Pas même assez pour prétendre à un remboursement total des frais de campagne. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains, s’est même vue obligée de faire un appel aux dons pour rembourser un empreint de 5 millions d’euros. Aujourd’hui, Les Républicains essaient de rebondir tant bien que mal. Les ténors de la droite ont désormais les yeux tournés vers les législatives. Des élections en forme de couperet pour LR qui joue très gros au mois de juin. Le parti veut rester ambitieux malgré la claque reçue à la présidentielle. Si personne n’exclut des bonnes surprises, la droite vise d’abord et surtout la réélection du maximum de députés sortants. 80 élus sur les 101 actuels, devraient ainsi remettre leur siège en jeu. Parmi les sources d’espoir : l’ancrage local, que beaucoup de députés feront valoir comme argument principal, et la très grande hostilité de certains électeurs envers Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, qui pourrait jouer en faveur des Républicains en cas de duel au second tour. Mais la grande inconnue à ce stade, c’est le nombre de députés LR qui pourraient basculer dans la future majorité. Plusieurs d’entre eux sont d’ailleurs en discussion, parfois avancées, avec les proches d’Emmanuel Macron. «Après le second tour, ça va tomber comme des dominos», anticipe un connaisseur du parti. Plusieurs cadres misent ainsi sur une vingtaine de départs d’élus en cas de réélection du président sortant. Une inquiétude partagée par ceux qui se disent sûrs de rester. «Si on garde 50 députés, ce sera déjà pas mal», lâche un conseiller, qui, comme beaucoup, aimerait éviter la débâcle du PS, passé de 258 à 30 députés entre 2012 et 2017. Le résultat des LR aux élections était-il dû à un mauvais casting, avec une Valérie Pécresse incapable d’incarner la fonction présidentielle aux yeux des électeurs de droite, ou est-ce bien le parti qui ne convainc plus, la droitisation d’Emmanuel Macron durant son quinquennat ayant supprimé la nécessité d’un parti de droite centriste. Reste ainsi à voir si les électeurs seront au rendez-vous le 12 juin prochain au premier tour du scrutin des législatives comme l’espèrent les cadres LR ou si les électeurs de droite, comme les électeurs de gauche l’ont fait avec le PS en 2017, préfèreront voter pour le parti présidentiel afin de lui permettre de mettre en place sa politique et de ne pas avoir un mandat de cinq ans avec un président ayant les mains liées.

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