Le tabac fait des ravages chez les jeunes. De nombreuses enquêtes ont démontré que la consommation de la cigarette chez la population juvénile ne cesse d’augmenter. C’est à l’âge de 45 ans que la conscience du sevrage s’installe, ce qui est déjà trop tard, vu que l’individu en question est déjà atteint d’une maladie respiratoire ou d’un cancer, regrette le Pr Noureddine Zidouni.
Par Louisa A. R.
La lutte anti-tabac est un grand défi pour le secteur de la Santé. Le tabagisme est à l’origine de plusieurs maladies, entre autres, les cancers, les infections pulmonaires et les maladies cardiaques. Le sujet revient tous les 31 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le tabac.
Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. La cigarette continue de tuer énormément de gens de tous les âges. Les enquêtes montrent une prévalence de l’ordre de 16,2 % chez les 18-24 ans pour les deux sexes, selon les statistiques de l’année 2017, et de 8,8 % chez les 13-15 ans, d’après les statistiques de 2013. Les spécialistes incriminent, en premier lieu, le laxisme des pouvoirs publics face au tabagisme qui fait des ravages dans la société infantile, notamment où là commence la dépendance.
Selon les données officielles, la consommation de tabac a quasiment triplé ces dernières années, touchant de plus en plus de jeunes. Le président du Comité intersectoriel de lutte contre le tabagisme a alerté contre la première tentative de fumer : «Il faut à tout prix éviter la première cigarette», a-t-il recommandé. Selon le pneumologue, le médecin agit aujourd’hui pour corriger les dégâts de la consommation de tabac, mais non pas pour faire éviter aux jeunes la première cigarette.
La sensibilisation occasionnelle et l’arsenal juridique dont dispose l’Algérie n’ont rien donné pour accentuer la lutte contre le tabac. Tous les moyens de lutte demeurent sans aucun effet sur les fumeurs. Que faut-il faire dans ce cas ? Le Pr Noureddine Zidouni, chef de service pneumologie à l’hôpital de Béni Messous, a recommandé de «sortir de la culture des commémorations des dates et des journées mondiales et institutionnaliser la lutte contre ce fléau».
Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, Pr Noureddine Zidouni a estimé que «le tabagisme est un problème majeur de santé publique».
La lutte contre le tabac s’est retirée des structures de santé pendant la crise pandémique, il est temps, selon le spécialiste, que les comités nationaux de lutte contre la consommation de la cigarette reprennent leurs activités, en partenariat avec la société civile.
Longtemps livrée aux professionnels de la santé, «la lutte contre le tabagisme doit être élargie à tous les secteurs», préconise le Pr Zidouni, également président du Comité intersectoriel de lutte contre le tabagisme. L’invité de la radio a précisé : «Nous ne luttons pas uniquement contre les maladies que provoque la consommation du tabac, mais contre un comportement social néfaste, d’où la nécessité d’impliquer des sociologues et des anthropologues».
L. A. R.