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vendredi 29 mars 2024

Pouvoir

Commentaire Par Fouzia Mahmoudi

L’Afghanistan, ce pays champ de bataille qui a vu ces quarante dernières années les conflits armés se suivre inlassablement, marquant à jamais des générations d’Afghans qui n’auront connu que la violence et la barbarie et pour qui l’état de siège n’est qu’un tragique quotidien. L’opération armée «Liberté Immuable» lancée par les Américains en 2001, suite aux attentats du World Trade Center, ne fera que relancer un nouveau cycle infernal fait d’attentats et d’attaques en tous genres dont la population souffre inexorablement. Une guerre qui aura duré 18 ans et fait plus de 147 000 morts parmi la société civile. Aujourd’hui, alors que les États-Unis ont finalement réussi à négocier, en reniant toutes leurs promesses et engagements, une paix avec les talibans, leur permettant de quitter enfin ce pays, les Afghans, eux, continuent à vivre dans la peur et dans le sang. Hier encore, au moins 20 personnes, dont des civils et des prisonniers, ont péri dans l’attaque toujours en cours d’une prison de l’est de l’Afghanistan par des combattants du groupe djihadiste État islamique (EI), ont annoncé les autorités locales. Des hommes armés ont lancé dimanche soir un assaut d’envergure contre une prison de Jalalabad, où sont détenus de nombreux talibans et membres de l’EI, aux dernières heures d’une trêve globalement respectée de trois jours entre talibans et forces afghanes pour la grande fête musulmane de l’Aïd. La fusillade avec les forces de sécurité a fait 20 morts, selon Zaher Adel, porte-parole de l’hôpital provincial, un bilan amené à s’alourdir. 40 blessés se trouvent en effet dans un état grave, a-t-il indiqué. Dans un communiqué publié dimanche soir par son agence de propagande Amaq, l’EI a revendiqué l’attaque. Les djihadistes de l’État islamique n’étaient pas partie prenante de la trêve. Les combats entre les forces afghanes et les assaillants de l’EI se poursuivaient encore dans la journée. De nombreux véhicules blindés et membres des forces de sécurité étaient déployés dans la zone, a constaté un journaliste de l’AFP à proximité de la prison. Des tirs d’armes à feu et des explosions étaient audibles de loin. «Les assaillants sont toujours à l’intérieur et à l’extérieur de la prison», a déclaré Attaullah Khogyani, porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar, dont Jalalabad est la capitale. Environ 700 prisonniers qui avaient réussi à s’échapper au moment de l’assaut ont été rattrapés, a-t-il affirmé. L’établissement pénitentiaire comptait dimanche plus de 1 700 détenus, en majorité des combattants talibans et de l’EI, a rapporté à l’AFP une source sécuritaire. Ainsi aujourd’hui, l’opposition des talibans aux Américains et leurs alliés en Afghanistan se transpose désormais entièrement sur les forces gouvernementales qui sont considérées comme illégitimes. Les terroristes islamistes, débarrassés des ripostes des forces armées américaines, ont le champ libre pour exercer leur terreur jusqu’à ce que le gouvernement, fragile, peu expérimenté et malheureusement rongé par la corruption, ne cède à la violence comme ce fut déjà le cas en 1996 quand les talibans ont pris Kaboul, assassinant l’ex-président Mohammad Najibullah, prenant ainsi le pouvoir total et imposant leurs lois et idéologies sur le peuple afghan

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