Le 1er séminaire national sur «Les mouvements tribaux et les transformations démographiques dans l’Est de l’Algérie, antique et médiévale» est marqué par la participation d’un grand nombre de chercheurs et universitaires de différentes régions du pays.
Par Abla Selles
Les participants à cet évènement qui a débuté mardi au Musée national public de Sétif, ont souligné la nécessité de mettre en place «un système de recherche en vue de valoriser le patrimoine matériel et immatériel de la région».
«La région de l’Est de l’Algérie possède un patrimoine matériel et immatériel riche et les études historiques diverses et multiples qui lui ont été consacrées demeurent, en général, davantage des initiatives individuelles que collectives», a indiqué Abdelhafid Bouabdallah, chef du département d’histoire à l’université Mohamed-Lamine-Debaghine (Sétif-2).
«Pour relancer ce patrimoine, nous avons besoin d’un travail institutionnel mené par des établissements scientifiques et des laboratoires dans cette partie de l’Algérie, connue à l’échelle mondiale pour avoir vu l’apparition des premiers hommes», a soutenu cet universitaire qui a souligné qu’un tel travail permettra de «mettre en lumière non seulement les périodes préhistorique, antique et médiévale, mais aussi certains évènements majeurs dont ceux du 8 mai 1945».
Organisée dans le cadre du Mois du patrimoine, cette rencontre a regroupé des chercheurs des universités Constantine-2, Tizi-Ouzou, Mascara, Batna-1 et Chlef, qui ont abordé les itinéraires et les impacts des mouvements tribaux et des transformations démographiques durant les périodes antique et médiévale.
Dans ce contexte, la directrice du Musée national de Sétif, Chadia Khelfallah, a relevé que l’Est de l’Algérie a connu très tôt une présence humaine, comme l’attestent les multiples sites préhistoriques, avant d’évoluer vers des petits regroupements puis des agglomérations tribales qui ont mené vers la constitution du royaume des Massyles et de la Numidie unifiée.
Pour Dr Souad Slimani du département d’archéologie de l’université Constantine-2, les principales tribus du Hodna, connues pour leur nomadisme, ont joué un rôle dans l’économie en renforçant le marché intérieur dans la région du Hodna, notamment en matière de commerce d’animaux et de matières premières.
Les déplacements de ces tribus, a-t-elle noté, n’avaient pas uniquement pour objectif le pastoralisme, mais elles assuraient également l’échange de blé, de l’orge et autres produits avec les habitants du Tell.
Selon les organisateurs, l’objectif de cette rencontre est de faire connaître l’histoire de l’Est algérien, notamment ses campagnes et les facteurs ayant régulé les mouvements de populations et défini leurs itinéraires.
A. S.