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jeudi 28 septembre 2023

Pour quelques heures de retrait de plus

Jusqu’au retrait d’Afghanistan, qui a commencé dans la confusion et qui risque de se terminer de même, à supposer que ce ne soit pas davantage, quand le G7 se réunissait, c’était pour prendre des décisions sur des questions d’intérêt mondial, économiques le plus souvent d’ailleurs. Hier, les Américains et leurs alliés, à quoi se ramène tout compte fait ce petit comité, petit du moins par le nombre, sont censés se rencontrer pour discuter non pas d’une question commandant le sort du monde, mais celle de savoir s’il faut avoir rembarqué le dernier soldat le 31 août, ou s’il faut pour cela s’accorder un peu plus de temps, justement pour être sûr de n’oublier personne. Car si par malheur un des compatriotes n’a pas pu au bout du compte monter dans un avion, faute par exemple d’atteindre l’une ou l’autre porte d’entrée de l’aéroport de Kaboul, pour se manifester plus tard, et donc trop tard, criant qu’il existe et qu’il faut venir le tirer de là, les opinions compatissantes tiendront sûrement rigueur aux dirigeants, avec les conséquences électorales inéluctables qui en découleraient pour ces derniers. A ceux qui auraient du mal à saisir l’importance de ce qui se joue en l’occurrence, il n’y aurait qu’à indiquer que pour que tout un G7 s’en mêle, il faut à tout le moins que ce ne soit pas du pipi de chat.

Dans le cas de Joe Biden, la chose est assez évidente, des ténors républicains ayant déjà brandi la menace d’un procès en impeachment pour le cas où il s’en trouverait un seul Américain, civil ou militaire, encore que ce soit plus grave s’il était civil, pour manquer à l’appel, quand l’heure sera venue de pointer les gens un par un. On sait comment cela se passe en général : c’est lorsque les responsables américains sont en difficulté chez eux qu’ils battent le rappel de leurs alliés, qu’ils leur demandent leur avis, ou plutôt font semblant de s’enquérir du leur. Dans ce cas précis, les Européens, les Français les premiers comme souvent en pareille situation, seraient pour jouer les prolongations, une perspective qui n’enchanterait pas particulièrement les Américains, mais qui ne leur déplairait pas trop non plus. L’entente entre tous est néanmoins possible, parce qu’aucun d’eux n’a envie d’apprendre plus tard qu’il a laissé non pas un seul mais des dizaines, sinon des centaines, ou même des milliers de ressortissants en Afghanistan. Autant d’otages que les Talibans n’auraient même pas eu à prendre, qui leur ont été laissés pour rien, dans la hâte de s’en aller, de respecter ce faisant la parole donnée, celle des Américains à vrai dire, même pas donc celle de tous. Avaient-ils convoqué qui que ce soit quand ils discutaient avec les Talibans, ce qui leur avait pris des mois ? Personne, pas même les alliés Afghans. N’empêche, il faut se calmer, prendre son temps, bien regarder derrière les barrages talibans s’il n’y a pas des ressortissants en difficulté, qui cherchent désespérément à se faire remarquer. On le voit donc, les 7 se réunissent non pas pour envahir de nouveau l’Afghanistan, loin de là, mais pour avoir un peu plus de temps que celui qui leur est imparti, seulement pour être sûr de ne laisser derrière eux nul otage potentiel. La difficulté, c’est que les Talibans ont déjà fait savoir qu’ils ne leur accordaient pas un jour de plus, qu’ils doivent être partis le 31 août à minuit, tous autant qu’ils sont. Eux-mêmes auront alors juste le temps de commencer à se préparer pour la fête de la Victoire, dont il s’avère de plus en plus qu’en effet elle doit être à son zénith le 11 septembre prochain.

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