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dimanche 4 juin 2023

Pour Lula une victoire au goûtde défaite

A la veille du premier tour de la présidentielle brésilienne, survenu ce dimanche 2 octobre, à peu près tout le monde était d’avis qu’il y avait une telle avance dans les sondages entre Inacio Lula da Silva et Jair Bolsonaro, qui plus est depuis si longtemps, qu’il n’était pas à exclure que le premier l’emporte le jour même. Si à ce moment on avait pu mettre en balance ce triomphe éclatant de Lula avec l’autre possibilité, celle d’une victoire finale certes, mais survenant au deuxième tour, comme d’ailleurs ce fut le cas aussi bien en 2002 qu’en 2006, c’est probablement cette dernière qui aurait prévalu. Pour une raison fort simple du reste : c’est à une ou deux reprises seulement que les sondages ont crédité Lula da Silva d’à peine plus de 50% des voix. Tous les autres l’ont bien donné gagnant, mais à un score inférieur. Cette fois-ci, avec plus de 48% des voix, sur un total de 156 millions, le vote étant obligatoire au Brésil, il a réalisé un score particulièrement élevé dans un premier tour. Or le fait qu’il ne soit pas passé dès ce moment a fait l’effet d’une défaite dans les rangs de ses partisans, dont beaucoup se préparaient à fêter dans la soirée le retour à la tête de l’Etat.

Voilà donc quelqu’un qui non seulement a fait mieux que précédemment, mais qui de surcroît a fait un pas de plus dans la bonne direction, à ceci près que la victoire finale a été reportée de quatre semaines, le deuxième tour devant se tenir en effet le 30 de ce mois, et dont pourtant les chances de l’emporter semblent maintenant plus faibles qu’elles ne l’étaient avant le 2 octobre. Le vote étant dans ce pays obligatoire pour les électeurs de plus de 18 ans, et eu égard à l’extrême polarisation de la société brésilienne sous la présidence Bolsonaro, il est clair que chacun des deux principaux candidats a fait le plein des voix de son camp, ce terme devant être entendu en l’occurrence au sens strict. Dès lors, ce n’est pas dans le camp de l’autre que chacun pourra trouver les voix qui lui manquent pour obtenir la majorité. Dans un système électoral de ce type, par définition il n’y a pas d’abstention, ou alors elle est insignifiante. Ce n’est pas sur elle qu’il faut compter pour bouleverser la donne, et en particulier faire du vainqueur du premier tour le vaincu du second. S’il y a réserves de voix pour l’un ou l’autre candidat, ou pour les deux à la fois, elles sont à chercher dans les résultats obtenus par les candidats éliminés au premier tour. Il se trouve que là aussi la polarisation a produit son effet. A eux deux, Bolsonaro et Lula ont obtenu près de 92% des voix. Il en reste donc quelque 8% qui si elles se portaient en entier sur Bolsonaro pourraient en effet le faire passer devant Lula lors du deuxième tour. Or cela est impossible. Un scénario bien plus plausible, ce serait que ces voix restantes se divisent en deux, une moitié se portant sur Lula et l’autre sur son rival. Ce n’est pourtant pas le scénario le plus probable. Ces voix orphelines se sont en effet portées pour l’essentiel sur deux des candidats n’ayant pas passé le premier tour, au nombre de 9 : Simone Betet, du Mouvement démocratique, avec 4%, et Ciro Gomes du Parti socialiste populaire, arrivé en quatrième position avec plus de 3%. Probablement aucun de ces deux-là n’appellera à voter Bolsonaro.

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