L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a encore révisé à la baisse hier, ses prévisions de croissance économique mondiale et de demande pétrolière pour cette année, après une précédente révision à la baisse en mai. C’est la troisième fois depuis le mois d’avril que le cartel suit cette voie.
Dans son rapport mensuel, l’Opep a estimé que l’économie mondiale devrait enregistrer en 2022 une croissance de 3,1%, contre 3,5% qu’elle avait prévus au cours des trois mois précédents. Elle a expliqué cette révision à la baisse en évoquant « une croissance en baisse au second trimestre dans les grandes économies, et une tendance molle observée dans certaines économies clés ». Dans son rapport du mois de mai, l’Opep avait déjà révisé à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour cette année, de 3,9% à 3,5%. L’organisation avait maintenu cette projection en juillet. Les risques pesant sur l’économie mondiale comprennent les tensions géopolitiques et problèmes de chaîne d’approvisionnement existants, la persistance de la pandémie du COVID-19, la montée d’inflation, les niveaux de dette souveraine dans un grand nombre de régions, et le durcissement monétaire attendu des banques centrales aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Japon et dans la zone euro. L’organisation des producteurs de pétrole a également prévu que la demande mondiale de pétrole atteindrait en moyenne 100 millions de barils par jour (bpj), contre 100,3 millions de bpj selon les estimations de ces derniers mois. Cette révision des projections de la demande de pétrole est liée aux « anticipations de retour de restrictions liées à la COVID-19 et aux incertitudes géopolitiques persistantes » au cours du second semestre de l’année.
Le Brent frôle les 100 dollarsL
Les prix du pétrole brut ont grimpé hier, soutenus par une demande américaine plus résiliente que prévu mais aussi par un probable passage du gaz au pétrole dans certains pays européens avec la hausse des prix du gaz. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a conclu en hausse de 2,25% à 99,60 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre a grimpé de 2,62% à 94,34 dollars. Les cours ont avancé après « la surprise positive sur l’inflation » américaine mercredi, a rappelé Craig Erlam, analyste chez Oanda. L’inflation américaine a ralenti plus que prévu pour atteindre 8,5% en juillet sur un an. En outre, malgré un gonflement des stocks hebdomadaires de brut américains, ceux d’essence ont baissé, montrant un rebond de la demande pour les carburants. Les réserves commerciales américaines de brut ont augmenté de 5,5 millions de barils à 432 millions de barils pour la semaine close le 5 août, surprenant les analystes qui s’attendaient à un recul d’un million de barils. Mais les stocks de carburant se sont réduits de 5 millions de barils, encore une surprise pour les analystes, poussant les prix à la hausse.