Censé établir la jonction entre la recherche scientifique et le développement socio-économique du pays, le PNR (Plan national de recherche), lancé en mai 2021, a actuellement reçu quelque 800 propositions de projets, dont 403 ont été sélectionnés. Un décret a été même émis (n° 21-89 du 1er mars 2021) ayant pour objet d’«établir le plan de développement pluriannuel pour la mise en œuvre des trois programmes nationaux de recherche scientifique et de développement technologique prioritaires». Sur la base de leur pertinence et leur impact sociétal, il sera procédé à leur mise en œuvre en mars prochain, fera savoir le directeur général de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Mohamed Bouhicha explique que, contrairement aux expériences précédentes, le critère de sélection des projets repose impérativement sur l’implication directe des secteurs socio-économiques, en vue de garantir leur applicabilité et leur conférer l’impact sociétal attendu. Concrètement, tous les projets sont constitués, à parts égales (50 %), à la fois d’organismes de la recherche scientifique et des secteurs utilisateurs. Il s’agit là, administrativement parlant, d’une condition d’acceptabilité du projet, explique Bouhicha. De ce fait, «les secteurs utilisateurs sont, dès le départ, pleinement impliqués». De quels projets s’agit-il exactement ? Bouhicha détaille qu’il s’agit de trois grands PNR, touchant à «la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique, et la santé des citoyens». Chaque PNR comprend plusieurs secteurs, à l’image de «celui portant sur la sécurité alimentaire qui englobe à la fois l’agriculture, les forêts, l’aquaculture et les ressources en eau». Le suivi de l’appel se fait à travers les agences thématiques de recherche sous l’autorité de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT), en coordination avec les commissions intersectorielles de recherche scientifique et du développement technologique. L’Agence thématique de recherche en sciences de la santé (ATRSS) se chargera des programmes nationaux de recherche sur la sécurité alimentaire et sur la santé du citoyen, l’Agence thématique de recherche en sciences et technologie (ATRST) de celui sur la sécurité énergétique. Selon ledit décret, l’éligibilité du projet répondra aux besoins exprimés par le partenaire socio-économique dans lequel il sera précisé le problème à résoudre. Les solutions et les produits attendus devront être réalisés conformément aux exigences du partenaire socio-économique. Devront être pris en considération les équipements disponibles et les infrastructures dans les établissements partenaires et/ou autres établissements au niveau national, car le budget alloué au projet est un budget de fonctionnement. La sélection des projets à retenir sera soumise aux comités intersectoriels en fonction des besoins de leurs secteurs. Pour ce faire, il est mis à la disposition des postulants une plateforme élaborée par le Ceriste.
Louisa A. R.