A la veille du mois sacré du ramadhan, les Algériens commencent déjà à souffrir de la flambée des prix des produits de première nécessité.
Par Meriem Benchaouia
Quelques jours avant l’arrivée du mois sacré, les prix des produits alimentaires, notamment les fruits et légumes et les viandes (rouge et blanche), continuent de flamber. Le ramadhan s’annonce dur pour les bourses moyennes qui doivent d’ores et déjà se préparer à la couleur. Une simple virée aux marchés de la capitale nous place dans l’ascenseur impitoyable des produits alimentaires de base qui meublent les plats modestes du ramadhan. Comme à l’accoutumée, les commerçants, sans aucun scrupule, restent les seuls maîtres de la situation et profitent de la forte demande pour gonfler les prix de certains produits de première nécessité, tels que les légumes, les fruits, la viande et le poisson… En dépit d’une large disponibilité des produits de saison, des commerçants sans vergogne, cédant à l’appât du gain, se justifient par le déséquilibre existant entre l’offre et la demande. L’exemple des dattes est le plus édifiant. Le produit très demandé pour la rupture du jeûne est passé hier à 700 DA le kg dans différents marchés de la capitale, certains produits comme la volaille, les légumes étaient inaccessibles aux consommateurs. Les détaillants dépités nous déclarent : «Pourtant, il n’y a aucune pénurie sur ces produits. Du jour au lendemain, les prix ont flambé». Il n’est nullement question de confrontation de l’offre à la demande, s’insurgent-ils. «Comme par enchantement, on augmente uniquement les produits qui intéressent le mois sacré», soulignent-ils. Le prix du kilogramme de poulet a grimpé de 320 DA à 410 DA à Alger- Centre et au centre de Zéralda. Cette denrée très consommée par les ménages algériens en raison de son prix raisonnable ne sera désormais plus accessible. Cette situation interpelle la rigueur des services de contrôle et les ministères de l’Agriculture et du Commerce, qui ont rassuré récemment de la disponibilité des produits. Du côté des légumes, tous les produits ont vu leurs prix grimper. Il s’agit surtout de la tomate qui, bien qu’elle soit un produit de saison, a été cédée hier entre 110 et 140 DA le kg, alors qu’elle était à 100 DA/kg il y a à peine quelques jours. La pomme de terre est à 120 DA, alors que la laitue, très consommée durant le mois sacré, est déjà à 140 DA le kg. La courgette a vu son prix passer de 100 à 160 DA, et le poivron qui saute de 100 à 150 DA le kg. L’oignon est à 60 DA, les carottes à 100 DA. Le prix des autres légumes a également doublé, haricot vert à 320 DA, chou-fleur à 130 DA, navet à 100 DA, fenouil et aubergine à 120 DA et concombre à 160 DA. Sans oublier le citron dont le prix varie entre 300 et 400 DA le kg. Cette augmentation des prix est valable aussi pour les produits d’importation très prisés, notamment l’abricot sec vendu à 1 200 DA/kg, les raisins secs à 1 400 da et les pruneaux à 1 400 DA. La viande a également connu une flambée et devient hors de portée. C’est dire, encore une fois, que les ménages algériens devront subir une anarchie commerciale lourdement facturée, car en dehors du marché de gros, les maquignons eux aussi ont commencé à aiguiser leurs couteaux pour trancher presque à l’unanimité sur les nouveaux prix de la viande.
M. B.