Combien de ministres français vont-ils garder leurs portefeuilles au lendemain des élections législatives, alors que le président de la République demande à ce que les membres de son gouvernement qui auront échoué à se faire élire de quitter leurs fonctions ? Parmi les 28 membres que compte au total le nouveau gouvernement, quinze ministres sont candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains. À commencer par la première d’entre eux, Élisabeth Borne, qui se présente dans la 6e circonscription du Calvados. Bien que la situation soit nettement différente de celle de 2017, ils n’étaient alors que six à participer au scrutin législatif, l’Élysée a décidé de maintenir la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Ainsi, tous ceux qui seraient battus dans trois semaines devront démissionner. Outre la Chef du gouvernement, seul Clément Beaune (Europe) se présente lui aussi pour la première fois de sa jeune carrière, dans la 7e circonscription de Paris. Quant aux autres, ils briguent tous leur propre réélection, ou reviennent dans un fief qu’ils ont déjà remporté par le passé : Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, dans le Nord ; Amélie de Montchalin, la ministre de la Planification écologique, dans l’Essonne ; Brigitte Bourguignon, la ministre de la Santé, au Pas-de-Calais ; Olivier Dussopt, le ministre du Travail, dans l’Ardèche ; Damien Abad, le ministre des Solidarités, dans l’Ain ; Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, dans le Loir-et-Cher ; Stanislas Guerini, ministre de la Transformation publique, à Paris ; Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-mer, dans les Yvelines; Olivier Véran, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique, dans l’Isère ; Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, dans les Hauts-de-Seine ; Olivia Grégoire, porte-parole parole du gouvernement, dans à Paris et Justine Bénin, Secrétaire d’État à la Mer, en Guadeloupe. Quels que soient les résultats électoraux de chacun, Emmanuel Macron aurait de toute façon prévu de procéder à quelques ajustements d’ici l’été. Le chef de l’État aimerait, en effet, selon la physionomie future de l’Assemblée nationale, essayer de prolonger le dépassement et l’élargissement entamés il y a cinq ans, en allant convaincre d’autres membres des Républicains ou du Parti socialiste de le rejoindre. Si tant est qu’il n’y arrive pas, le président de la République entend alors puiser dans les effectifs des partis qui composent la confédération «Ensemble !» qui le soutient : son parti La République en marche, le MoDem de François Bayrou et le mouvement Horizons d’Édouard Philippe. Plusieurs portefeuilles stratégiques, tels que le Logement, les Transports ou le Numérique ont ainsi été laissés vacants pour l’instant. Toutefois, ces consignes ne sont valables que si le parti présidentiel, Renaissance, obtient la majorité parlementaire. Car en cas de défaite, c’est bien l’ensemble du gouvernement qui devra quitter ses fonctions.