Emmanuel Macron avait bénéficié, durant les premiers mois de sa présidence en 2017, d’une popularité importante, due à plusieurs facteurs. Sa jeunesse, sa volonté affichée de mettre en place une gouvernance nouvelle et peut-être surtout sa promesse de faire de l’intérêt du peuple une priorité absolue. Mais ses concitoyens ont rapidement perdu confiance en leur président, faisant de lui le chef d’État français le plus impopulaire de la Ve République. Une impopularité qui a duré l’entièreté de son premier mandat et qui perdure aujourd’hui. Et si durant la mobilisation contre la réforme des retraites Macron était honni par son peuple, aujourd’hui sa cote de popularité s’améliore un peu. Alors que la réforme des retraites n’est pas encore entrée en vigueur, la séquence semble déjà derrière Emmanuel Macron et Élisabeth Borne dont les cotes de popularité rebondissent, d’après un sondage BVA pour RTL publié vendredi. Le chef de l’État regagne 6 points avec 32 % des Français ayant une «bonne opinion» de lui, indique l’institut, selon qui Macron «sort du creux de la vague dans lequel il était après la séquence retraites» qui avait fait plonger sa popularité à son niveau de fin 2018. La Première ministre, Élisabeth Borne, prend quant à elle 5 points, à 32 %, selon ce baromètre. Les sondés ont également été interrogés sur l’immigration, au cœur d’un projet de loi attendu d’ici à l’été malgré les revirements de l’exécutif. 69 % des Français interrogés se disent «préoccupés» par l’immigration, même si le sujet n’arrive qu’au sixième rang de leurs priorités (24 %), loin derrière le pouvoir d’achat (56 %), la santé (38 %) et la sécurité (32 %). Les deux tiers (67 %) considèrent par ailleurs qu’il y a «trop d’immigrés» en France et 43 % seulement que l’immigration est «une chance pour la France». Ils reconnaissent néanmoins majoritairement (60 %) que «les immigrés sont victimes de discriminations». Alors que Les Républicains lancent une offensive sur le sujet, 73 % des sondés se disent favorables à «organiser un référendum» et 66 % souhaitent «durcir les conditions du regroupement familial». Mais 68 % se disent également favorables, comme le souhaite le gouvernement, à «régulariser les travailleurs sans papiers» dans les secteurs en tension. Les sondés regardent avec méfiance les responsables politiques en matière d’immigration : le RN est le parti qui suscite le plus la confiance (36 %), suivi de LR (30 %) et du gouvernement (28 %). Ainsi, les Français semblent enclins à laisser une chance à leur président de redresser la barre et de tenter d’améliorer leur quotidien, alors que l’inflation continue à vider leur portefeuille. Reste à voir combien de temps cette éclaircie va durer et surtout si elle résistera aux prochaines réformes du gouvernement, notamment celle touchant à leur pouvoir d’achat.