Les citoyens sont confrontés quotidiennement à la difficulté de trouver le fameux sachet de lait. Même si ce secteur a connu, au premier trimestre de cette année, une hausse
de plus de 25 %, selon l’Office national des statistiques, cela ne s’est pas traduit dans certaines communes où ce produit est souvent introuvable.
Par Thinhinene Khouchi
L’Office national des statistique a indiqué que «la production industrielle du secteur public national a connu une hausse de 0,4 % au premier trimestre 2021 et l’industrie du lait s’est distinguée par une hausse de 25,5 %», ce qui normalement doit se traduire par la disponibilité de ce produit chez les épiciers des différentes communes et wilayas du pays. Malheureusement, plusieurs communes de la capitale connaissent une pénurie de lait en sachet. Même si ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui, les responsables de la fabrication, commercialisation et distribution de lait en sachet tardent à trouver une solution efficace et durable pour en finir, une fois pour toutes, avec les longues files d’attente devant les quelques épiceries approvisionnées. Par ailleurs, les camions de distribution de l’Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (Onil) qui «minimise» l’ampleur de ce phénomène, ont d’un jour à l’autre disparu. A titre d’exemple, à la rue Mustapha-Ferroukhi, à Alger-Centre, le camion, quotidiennement accueilli par une longue file d’attente, ne vient plus depuis plusieurs semaines, ce qui pousse les citoyens à se rendre dans un autre point de vente, sis à proximité de la mosquée Rahma, pour acheter du lait subventionné par l’Etat à 25 DA le sachet. «Depuis que les camions de l’ONIL sont absents de ce point de vente, on est obligé d’en chercher d’autres. Malheureusement, ces points ont déjà leurs acheteurs habituels, donc souvent on ne trouve plus de lait, sauf si on s’y rend tôt, mais on trouve une importante file d’attente», nous confie Smail, un père de famille rencontré à Richelieu. Et d’ajouter : «Au lieu de régler le problème du lait tel que promis, il empire». Au quartier populaire du Ruisseau, dans la commune d’Hussein Dey, le seul épicier qui vend ce produit de première nécessité a cessé de se faire approvisionner sans explication, nous informe un résident. Même problème au niveau des communes de Ain Benian, Staouéli, Bouzaréah, Bab El Oued et autres, où les distributeurs choisissent les commerces à approvisionner. Pour Mustapha, tenant une épicerie à Ain Bénian située dans un quartier difficile d’accès, nous confie : «Je me faisais livrer le lait en sachet, mais depuis un moment mon distributeur a cessé de le faire». En outre, les citoyens qui ne se lèvent pas tôt, ou ceux qui travaillent, se voient dans l’obligation d’acheter le lait de vache en sachet proposé à 50 DA chez les épiciers. Mais ces derniers jours, «certains commerçants malhonnêtes, qui avaient l’habitude de vendre le lait de vache à 50 DA, ont décidé d’augmenter les prix à 60 DA», nous déclare une mère de famille. Enfin, il est à noter que dans certaines régions, notamment celle du sud du pays, le lait subventionné par l’Etat est commercialisé à 30 et 40 DA au lieu de 25 DA, une pratique malhonnête qui reste impunie.
T. K.