Le 15 mars, comme chaque année, se tient la Journée mondiale de la protection des consommateurs.
Une occasion de rappeler qu’en Algérie de nombreuses lois existent pour protéger leurs droits. Pourtant, le citoyen demeure inconscient de ses droits et ne les réclame pas, se faisant ainsi arnaquer.
Par Meriem Benchaouia
Malheureusement, la protection du consommateur en Algérie demeure très faible. On dénombre officiellement, selon les statistiques du ministère du Commerce, une soixantaine d’associations agréées qui activent aujourd’hui à travers le pays dans ce domaine, dont seul un nombre limité d’entre elles a une activité régulière. Malgré ce nombre important, il n’en demeure pas moins que leur influence est très limitée, voire absente sur le terrain. Cependant, ce qui semble le plus inquiétant c’est cette guerre de positionnement au sein de la société, qui règne et divise les différentes associations de protection des consommateurs et qui au final affaiblit leur rôle et la rentabilité de leurs actions. A cet effet, le président de l’Association «El Aman», Hassene Menouar, a appelé, hier, les autorités à appliquer les textes de loi et incite les consommateurs à s’impliquer par le boycott des produits présentant des anomalies et qui ne respectent pas les règles commerciales et d’hygiène. «Notre association appelle tous les consommateurs algériens à cultiver cet esprit de boycott de tous les produits présentant une anormalité qui pourrait être dans le prix, dans l’emballage ou dans la manière d’exposer le produit», a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale. Citant l’exemple de la pomme de terre, dont les prix ont connu une flambée au cours de ces derniers mois, le président de l’Association El Aman a encouragé les consommateurs à opter pour des légumes de saison et à bouder ce produit, d’ailleurs «moins nutritif», afin d’empêcher des opérateurs et autres intermédiaires «malsains» de spéculer. Rappelant les différents textes de loi qui garantissent les droits des consommateurs, l’invité de la radio a appelé les pouvoirs publics à les appliquer. «C’est à l’Etat de protéger les consommateurs. Il ne suffit pas d’élaborer des textes de loi, mais il faut les appliquer», a-t-il revendiqué, appelant les départements ministériels à reprendre leur rôle de régulateur pour assurer les droits des consommateurs.
28 laboratoires de contrôle de la qualité réceptionnés avant fin 2022
Les laboratoires d’analyses et d’essais de la qualité jouent eux aussi un rôle important dans la protection du consommateur. Il existe actuellement, à travers le territoire national, plusieurs laboratoires opérationnels de contrôle de la qualité, dotés des équipements les plus modernes. Mais sur le terrain on remarque une absence totale d’un contrôle efficace. Dans ce sens, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a annoncé à Khenchela «la réception de 28 laboratoires de contrôle de la qualité à travers plusieurs wilayas avant la fin de l’année 2022, dans le cadre des démarches de l’Etat visant à protéger le consommateur». Dans son allocution à l’inauguration du laboratoire de wilaya de contrôle de la qualité au nouveau pôle urbain, au chef- lieu de la wilaya, le ministre a affirmé «la réalisation en cours de 28 laboratoires de wilaya de contrôle de la qualité, à travers plusieurs wilayas qui viendraient s’ajouter à 17 laboratoires mis en service antérieurement pour atteindre un total de 45 laboratoires avant la fin 2022». Sillonnant les différents services de ce laboratoire, le ministre s’est félicité de «la construction de cette structure, dotée d’équipements développés, conformément aux normes internationales», mettant en avant le rôle de ces laboratoires qu’il a qualifiés de «soupape de sécurité dans la protection du consommateur et le contrôle de 413 000 produits». Lors de sa rencontre avec le directeur de ce nouveau laboratoire, le ministre a donné des instructions pour l’ouverture de ces laboratoires à tous les secteurs nécessitant leurs services, en œuvrant à la conclusion d’accords de coopération avec les autres laboratoires situés au niveau des universités et des différents secteurs concernés, en les autorisant à effectuer les analyses des échantillons prélevés dans le cadre de la lutte contre la fraude.
M. B.