Les chiffres sur la consommation d’énergie donnent le vertige. Alors que la loi sur l’électricité de 2002 avait été promulguée dans l’objectif de faire du marché de l’énergie destiné à la consommation, un marché compétitif et de création de plus-value, 68 % de la production d’électricité sont destinés à la consommation domestique, regrette le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar.
Par Louisa Ait Ramdane
En forte hausse, la consommation énergétique de l’Algérie inquiète le premier responsable du secteur. Invité de la rédaction de la Chaîne 3, le ministre de l’Énergie a confirmé un écart qui se creuse entre le taux de croissance de la consommation énergétique du pays (électricité) et sa capacité de production, ainsi que les réserves à long terme. Plus de la moitié de la production de cette énergie est destinée à la consommation. «68 % de la production de l’électricité sont destinés à la consommation domestique», a-t-il regretté.
Selon lui, «l’Algérie a raté la transition énergétique si on voit la part de la production de l’énergie renouvelable», avant de souligner que «parmi les 23 400 mégawatts produits en 2020, la part du renouvelable ne dépasse pas les 354 mégawatts». Pour illustrer son propos, il a cité l’exemple de l’usine de Batna de production de turbines à gaz pour une capacité de 1 500 mégawatts. «Alors qu’en 2027 on n’aura pas besoin de cette puissance et on devrait la remplacer par l’énergie renouvelable», a-t-il précisé.
Par ailleurs, le ministre de l’Energie a fait savoir que l’Algérie est un pays attractif pour l’investissement dans le domaine énergétique et sera encore favorisé par la nouvelle loi des hydrocarbures, disant que les avantages fiscaux introduits dans la nouvelle loi des hydrocarbures rendront le pays plus attractif. «La réduction de la fiscalité prévue dans la nouvelle loi, pour certains types de contrats participatifs, donnera à l’État une part de 56 à 80 % y compris Sonatrach», a-t-il expliqué. Revenant sur les textes d’application, il a annoncé qu’ils seront promulgués au cours de cette année. Il a précisé que 32 textes parmi les 38 sont finalisés dont 30 sont au niveau du secrétariat du gouvernement. Concernant les réserves en hydrocarbure estimées dans le sous-sol, le ministre de l’Énergie a assuré qu’«il y a encore des hydrocarbures à découvrir en Algérie», annonçant que plusieurs grands investisseurs sont présents depuis 2020 afin d’évaluer les opportunités des gisements et dans le domaine minier. Afin d’exploiter ces richesses du sous-sol, Attar a rappelé que Sonatrach avait prévu 40 milliards de dollars d’investissement dans son plan quinquennal. Il a fait savoir que «le partenaire en investissement prendra les coûts de la recherche à hauteur de 100 % et Sonatrach n’est pas obligée de participer dans le développement des gisements qui vont être découverts». En conclusion, il a indiqué que l’Algérie est à la recherche d’investisseurs dans le domaine de la pétrochimie également. «Si on veut concrétiser les projets de pétrochimie, il nous faut 16 à 18 milliards de dollars», a-t-il indiqué.
L. A. R.