À l’instar des autres pays, l’Algérie célèbre aujourd’hui la Journée internationale de l’enfant qui vise à attirer plus d’attention sur leur protection, leur éducation et leur bien-être.
Par Meriem Benchaouia
Malgré tous les efforts fournis, que ce soit par le gouvernement ou par la société civile, l’Algérie n’a toujours pas réussi à assurer aux enfants une protection efficace contre les différentes formes de maltraitance et de violence psychologiques, physiques et sexuelles dont ils sont victimes à la maison, à l’école et dans la rue. On frappe, on rabaisse, on exploite, pire encore, on agresse. Violence physique, sexuelle ou psychologique… les atteintes aux droits de l’enfant se banalisent et perdurent. En Algérie, le phénomène de la maltraitance à l’égard des enfants s’accroît de plus en plus, et ne cesse de prendre de l’ampleur, n’épargnant aucune frange de notre société. Aujourd’hui, la situation est particulièrement alarmante et les enfants payent un lourd tribut. Entre tabou et déni, la difficulté est de déceler qu’un enfant est maltraité et faire un signalement en cas de suspicion de mauvais traitement. La lutte passe à travers la promotion du droit à la protection et une sensibilisation du public quant aux effets néfastes de ce fléau, sans oublier l’importance de dénoncer et d’en parler aussi bien en tant que victime qu’en tant que témoin. En seulement quatre mois, plus de 2 400 enfants ont été victimes de violences, selon la responsable du Bureau de protection des personnes vulnérables à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), la commissaire de police Yasmine Khouas. Les services de la Sûreté nationale ont enregistré au cours des quatre premiers mois de 2021, un total de «2 453 enfants victimes de différentes formes de violences, dont 1 035 cas de coups et blessures volontaires», a précisé la responsable lors d’une conférence organisée au Forum de la Sûreté nationale, à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance. Elle a ajouté que «871 d’entre eux ont 14-15 ans, 397 sont âgés entre 10 et 13 ans et 333 ont moins de 10 ans». A cette occasion, la Déléguée nationale pour la protection et la promotion de l’enfance, Meriem Cherfi, a évoqué les politiques et les programmes mis en place par les pouvoirs publics pour la protection et la promotion de l’enfance. Rappelant les missions de l’Organe national de protection et de promotion de l’enfance (Onppe) qu’elle préside, Mme Cherfi a précisé que cet organe, créé en vertu de la loi 15-12 du 15 juillet 2015 relative à la protection de l’enfant, contribuait à la coordination des efforts entre les différents intervenants dans le domaine de l’enfance via une commission permanente englobant des représentants de plusieurs secteurs et instances concernés et de la société civile. La Déléguée nationale a, par ailleurs, souligné l’importance du numéro vert 11-11 mis en place par l’Onppe pour le signalement de toute atteinte aux droits de l’enfant ainsi que de la cellule d’écoute en charge de l’examen des signalements au niveau de l’organe. Pour sa part, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, Mustapha Khiati, a appelé à la mise en place d’un programme national destiné à la prise en charge de la petite enfance (moins de 5 ans) dans différents domaines, en vue de la promotion de cette catégorie de la société, rappelant l’importance de cette étape de la vie dans le développement de la personnalité de l’individu. M. Khiati a également appelé à la mise en place d’une loi englobant les différents textes juridiques relatifs à l’enfance.
M. B.