Les tentatives d’introduction de nouveaux produits visant à encourager la consommation de drogue sur le territoire national se multiplient. Malgré les mesures répressives et la surveillance des frontières, les trafiquants prennent le risque et trouvent d’autres moyens pour faire passer leurs marchandises.
Par Meriem Benchaouia
La prospection de nouveaux marchés pour répondre à une éventuelle demande autre que celle des produits traditionnels comme le kif, telle est la nouvelle stratégie des narcotrafiquants pour se positionner en Algérie. Malgré les efforts de l’Etat, les quantités de résine de cannabis et d’autres stupéfiants saisis ne cessent d’augmenter et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Plus que jamais, le pays est submergé de drogue provenant essentiellement du Maroc voisin. En effet, la drogue marocaine continue d’inonder le territoire algérien. Des mesures sécuritaires strictes sont déployées de manière étudiée tout le long de la bande frontalière pour limiter l’activité des narcotrafiquants. Comme riposte, l’Algérie a renforcé ses dispositifs de lutte contre les stupéfiants et le résultat est perceptible. C’est ce qui ressort du bilan opérationnel de l’Armée nationale populaire rendu public hier. Selon le MDN, des tentatives d’introduction d’énormes quantités de drogue s’élevant à plus de 11 quintaux de kif traité par les frontières avec le Maroc ont été déjouées par des détachements combinés de l’ANP au cours de la période du 22 au 28 juin. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et «en continuité des efforts intenses visant à contrecarrer le fléau du narcotrafic dans notre pays», des détachements combinés de l’ANP «ont arrêté, en coordination avec les différents services de sécurité, au niveau des territoires des 2e et 3e Régions militaires, 30 narcotrafiquants et déjoué des tentatives d’introduction d’énormes quantités de drogues à travers les frontières avec le Maroc, s’élevant à 11 quintaux et 53 kilogrammes de kif traité», précise la même source. «Dix-neuf autres narcotrafiquants ont été arrêtés en leur possession 44 kilogrammes de la même substance et 173 221 comprimés psychotropes lors de diverses opérations exécutées à travers les Régions militaires», ajoute le communiqué. Dans le cadre de la lutte antiterroriste, des détachements de l’ANP «ont arrêté 3 éléments de soutien aux groupes terroristes dans des opérations distinctes à travers le territoire national». Par ailleurs, des détachements de l’ANP «ont intercepté, à Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, In Guezzam, Djanet et Tindouf, 209 individus et saisi 2 pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov, une quantité de munitions, 9 véhicules, 287 groupes électrogènes, 203 marteaux piqueurs, 11 tonnes de mélange d’or brut et de pierres, des outils de détonation et des équipements utilisés dans des opérations d’orpaillage illicite», tandis que «14 autres individus ont été appréhendés et 13 fusils de chasse, 13 503 cartouches, 47 820 paquets de tabac, 11 125 unités de diverses boissons et 37 tonnes de denrées alimentaires destinées à la contrebande, ont été saisis à Ouargla, El-Oued, In Guezzam, Sétif, Tébessa, Batna, M’sila et Djelfa». Dans le même contexte, les gardes-frontières «ont déjoué, en coordination avec les services de la Gendarmerie nationale, des tentatives de contrebande d’immenses quantités de carburants s’élevant à 52 139 litres à Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, El-Oued, Tébessa, El-Tarf et Souk Ahras, alors que 166 immigrants clandestins de différentes nationalités ont été arrêtés à travers le territoire national». Ces opérations, s’inscrivant dans la «dynamique des efforts soutenus de la lutte antiterroriste et contre la criminalité organisée multiforme», ont abouti à des «résultats de qualité qui reflètent le haut professionnalisme, la vigilance et la disponibilité permanente de nos Forces armées à travers tout le territoire national», souligne le communiqué.
M. B.