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mercredi 29 mars 2023

Plus de 10 mois pour obtenir un rendez-vous / Radiothérapie : le calvaire des malades du cancer

Les cancéreux orientés vers le service de radiothérapie du Centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC)  du CHU ustapha-Pacha, à Alger, vivent le calvaire à cause des rendez-vous éloignés qui leur sont accordés en raison de la surcharge et du manque de moyens.

Par Louisa A. R.
Les efforts consentis ces dernières années par les autorités, dans leurs tentatives d’améliorer la prise en charge des malades, les cancéreux restent encore victimes d’une prise en charge pour le moins déficiente. En effet, le CPMC fait face à une grande pression, due à la hausse annuelle des cas d’atteinte par cette maladie mais aussi au manque de moyens, impactant fortement la prise en charge des patients. Si en matière de chimiothérapie les malades ne rencontrent pas de sérieux problèmes, il a été relevé qu’il en va tout autrement lorsqu’il s’agit d’obtenir un rendez-vous pour la radiothérapie. Les listes d’attente sont de plus en plus longues au niveau de ce service qui travaille à plein regime et les rendez-vous pour la thérapie sont fixés avec des délais d’attente dépassant souvent les neuf mois à une année, un délai fatal chez un patient atteint de cette maladie mortelle, sachant que le traitement est une chaîne qu’il ne faut pas interrompre. Une fois tout le processus thérapeutique finalisé, à savoir la chirurgie, la chimiothérapie, il est conseillé d’entamer très rapidement la radiothérapie qui est un complément du traitement. Les oncologues alertent sur les conséquences de la prise en charge tardive des patients atteints de cancer, mais les rendez-vous sont éloignés alors que le traitement pour un cancéreux ne doit pas s’arrêter. «C’est une chaîne qu’il ne faut interrompre. Les longs mois d’attente exposent la vie du malade au danger, notamment pour les cas ayant subi des interventions requérant un traitement par radiothérapie dans une durée n’excédant pas les trois semaines», estime un médecin au service d’oncologie. «Si on opère un malade et on le laisse traîner pendant près d’une année avant de commencer les séances de radiothérapie, on met sa vie en danger», détaille le même médecin. Ainsi, les cancéreux doivent encore patienter pour espérer bénéficier de soins en radiothérapie, dont les cures varient d’un malade à un autre, avec une moyenne d’une vingtaine à une trentaine de séances. Alors que cette maladie évolue à grande vitesse, des vies humaines succombent à leur mal. Autrement dit, le malade à tout le temps de mourir à petit feu jusqu’à ce que l’hôpital l’appelle pour une séance de thérapie. Interrogées à ce propos, des sources médicales affirment que le nombre de malades admis pour la thérapie est plus qu’important. «Il nous est très difficile de répondre à toutes les demandes. Pourtant, le facteur temps est primordial dans le traitement du cancer», regrettent-ils.
Manque de traitements et de réactifs
La demande est plus importantes et l’offre reste très insuffisante en raison des problèmes rencontrés sur le terrain, notamment le manque de traitements et de réactifs. D’après les derniers chiffres avancés par le ministre de la Santé, plus de
25 000 nouveaux cas de cancer ont été recensés durant l’année écoulée. Selon les spécialistes, des milliers d’Algériens décèdent annuellement parce que les rendez-vous pour les séances de radiothérapiesont de plus en plus éloignés de la dernière séance de chimiothérapie. En sus des problèmes de maintenance du matériels qui tombe souvent en panne, la rupture de stocks des médicaments et de réactifs complique la situation, témoigne un responsable technique à l’hôpital Mustapha-Pacha. Ce problème subsiste toujours au sein de nos établissements hospitaliers, regrette-t- il. Les agents d’accueil au service d’oncologie, quant à eux, conseillent les patients de ne pas attendre seulement le CPMC. «Il faut déposer aussi à Blida pour multiplier ses chances», conseillent-ils. Lors d’une visite, on a constaté de visu la présence d’un grand nombre de personnes malades venues pour déposer un dossier afin de décrocher un rendez-vous pour une séance de radiothérapie. «La maladie nous épuise et la longue attente nous consume», s’est plainte une jeune femme atteinte du cancer du sein. Une autre femme venue de Djelfa, accompagnée par son père et sa sœur, se voit refuser le dossier pour la thérapie. La réponse de l’agent d’accueil a été : «Désolé madame, vous devez déposer votre demande au centre anti- cancer le plus proche de votre wilaya, car à Alger on n’accepte que les demandes des résidents de la capitale», sachant que la dame en question a été opérée à Alger et a reçu tout le traitement nécessaire dans le même service. Une autre jeune femme venue pour se renseigner témoigne que «sa sœur a dû attendre presque une année afin d’obtention un rendez-vous pour une séance de radiothérapie».

L. A. R.

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