Annoncé en décembre dernier, le plan de redressement et de relance économique pour sortir le pays de la dépendance aux hydrocarbures tarde à se concrétiser sur le terrain, selon le Conseil national consultatif de la petite et moyenne entreprise (Cncpme).
Par Louisa Ait Ramdane
Beaucoup de chefs d’entreprise sont aujourd’hui dans l’attente d’une véritable application de ces plans d’action et des propositions, regrette le président du Conseil national consultatif de la petite et moyenne entreprise (Cncpme), Adel Bensaci. Cela fait plusieurs mois qu’on parle de ce plan de relance, a-t-il dit, et d’un certain nombre d’actions qu’on devrait mettre en place, mais jusqu’à maintenant «rien n’est fait sur le terrain», a-t-il indiqué. «Beaucoup de travailleurs sont directement impactés par un taux de chômage très fort, induit non seulement par la crise sanitaire mais également la baisse du prix du pétrole depuis 2014, dont les effets ont été ressentis à partir de 2017. Cela a été une véritable hécatombe pour les entreprises», a-t-il ajouté, appelant à l’amélioration du climat des affaires. Selon lui, notre pays se trouve dans une phase critique où réellement on n’a plus le temps de tout raser et de recommencer à zéro. «L’Algérie dispose de plusieurs filières et les problématiques ne sont pas les mêmes. Il faudrait qu’on puisse développer filière par filière, pour pouvoir ensuite donner un point exact», a-t-il précisé.Invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne, l’intervenant a invité le gouvernement à passer immédiatement à la phase d’application et d’exécution du plan de relance économique. Evoquant la situation des PME en cette crise sanitaire, l’invité a estimé que la seule manière de sauver nos entreprises est de leur donner du travail. «Il est important, aujourd’hui, de développer la demande interne et de la satisfaire par une production locale», a-t-il indiqué. Pour y parvenir, l’accompagnement devrait se faire en fonction des spécificités et des besoins, selon lui. Autrement dit, ne pas faire dans le volume. «Il faut sélectionner un certain nombre de champions nationaux et les accompagner vers l’excellence pour qu’ils puissent non seulement satisfaire les besoins du marché interne, mais aller très rapidement vers l’exportation», a-t-il expliqué. «Il faut aller vers l’efficacité plutôt que vers le volume. Les autres vont automatiquement suivre», a proposé l’invité de la rédaction.
La dépréciation du dinar complique davantage la situation des entreprises. Selon le ministre des Finances, sa revalorisation dépend de la productivité des entreprises. Selon l’invité de la radio, «on parle de la productivité pour des entreprises qu’on est en train d’étrangler», s’est-il étonné. «C’est pour cela qu’il faut passer à l’action», a suggéré Adel Bensaci. Selon lui, pour que les entreprises reprennent de l’activité, «il faut les libérer, leur donner accès au marché ainsi que des avantages qui leur permettront de se relancer et surtout de les accompagner dans leur financement».
L. A. R.