En juin 2020, au lendemain du second tour des élections municipales en France, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, avait créé la polémique en annonçant être prêt à ranger le PS derrière le candidat écologiste, si celui-ci était le mieux placé pour remporter la présidentielle. Mais un an et demi plus tard la situation a bien changé et les socialistes, oubliant toute notion d’union, veulent à tout prix soutenir leur candidate quasi-officielle, Anne Hidalgo, qui ne brille pourtant pas dans les sondages. L’alliance promise entre écologistes et socialistes n’est ainsi pas encore à l’ordre du jour. Alors que les différents candidats de gauche plafonnent dans les sondages, l’heure n’est visiblement pas au rassemblement. Cette semaine, Olivier Faure a évoqué les discussions entre le Parti socialiste et Europe Écologie-Les Verts. Selon le premier secrétaire du PS, «le lien a toujours été maintenu entre les deux partis», qui se parlent en coulisses. «J’ai toujours tendu la main», rappelle-t-il, précisant que le PS n’a d’après lui «pas d’adversaire à gauche». Malgré ce dialogue, les deux formations politiques ne semblent pas prêtes à franchir le pas. «Il y a des nuances fortes avec les écologistes (…) Je considère qu’il y a des offres différentes et qu’elles ne sont pas toutes interchangeables», explique Olivier Faure. Et d’ajouter qu’il n’est pas forcément d’accord avec tout ce que propose le candidat Yannick Jadot, par exemple sur la fin de l’élevage intensif. Le premier secrétaire du PS estime qu’il n’est pour l’instant pas envisageable de se ranger derrière les Verts. «Les Français, lors des élections municipales, régionales et départementales, ont dit que la force motrice de la gauche était les socialistes», explique-t-il, évitant soigneusement de citer les européennes de 2019 lors desquelles EELV est arrivé troisième (13,47 %), loin devant le PS
(6,19 %). Il n’empêche, au lendemain du second tour des régionales, il a lui-même évoqué un «plafond vert», estimant que «les socialistes sont plus crédibles». Pour l’instant, Olivier Faure fait donc confiance à Anne Hidalgo, qui sera bientôt désignée par le PS pour mener la gauche à la victoire. «Une fois que nous aurons un candidat, nous partirons ensemble en campagne», lance-t-il. Et de conclure, au sujet d’une potentielle alliance : «Une coalition ça se prépare, ça suppose que l’on puisse se mettre autour d’une table et que l’on se dise les choses». De toute évidence, Olivier Faure, qui est l’un des plus grands soutiens de Hidalgo, refuse de voir que sa candidate non seulement plafonne depuis des mois à moins de 6 % et que l’annonce officielle de sa candidature pour 2022 n’ont seulement n’a pas créé une dynamique, mais a au contraire fait encore baisser ses scores dans les études d’opinions. Les socialistes semblent ainsi refuser d’admettre qu’il est possible que Hidalgo ait atteint son plafond et qu’une alliance avec les Verts, comme cela avait été évoqué en juin 2020, serait aujourd’hui la meilleure des stratégies pour le PS.