La première exposition de l’artiste Amine Goutali, qui sera clôturée demain à la section des sciences humaine du Centre culturel universitaire (CCU), sis à la rue Boualem-Aissaoui (à côté de la mosquée Rahma), a fait beaucoup parler d’elle en raison de sa particularité, les thèmes abordés et les messages envoyés. Il s’agit d’une exposition où les galets de diverses couleurs et textures parlent de musique, d’Histoire, de lettres, de savoir, de créativité et de savoir-vivre.
Par Abla Selles
Intitulée «Pierres précieuses», cette exposition, qui met en valeur une trentaine d’œuvres de différents formats, relate les influences et les différents centres d’intérêt de l’artiste qui est journaliste professionnel, anciennement chef de la rubrique culturelle du journal «Horizons» et son actuel rédacteur en chef adjoint. A travers cette exposition, Amine Goutali nous montre que les moments de crise peuvent nous conduire vers des merveilles, puisque les œuvres exposées sont réalisées en pleine période de confinement liée à la pandémie de Covid-19. En ce qui concerne la matière utilisée, l’artiste à choisi de prendre les galets naturels sans les tailler ni utiliser de couleurs ou de vernis par respect à la nature. Ce choix a fait que les œuvres sont tellement simples mais d’une beauté exceptionnelle. Avec leurs couleurs d’origine et sans le moindre ajout, ces pierres ont réussi à nous raconter des moments importants de l’Histoire de notre pays, sa culture et son patrimoine.
D’abord, il y a cette scène de combat entre l’Armée nationale et le colonisateur français, qui rappelle le courage de l’Algérien et son engagement envers le pays et les sacrifices de nos martyrs pour libérer l’Algérie. Un hommage est rendu dans ce sens à plusieurs personalités historiques algériennes dont l’Emir Abdelkader, Cheikh Bouamama et les six chefs historiques du Front de libération nationale. «Les Fondateurs» et «Le supplicié» sont des œuvres qui s’inscrivent dans cette thématique.
Le livre, en général, et la littérature, en particulier, est le deuxième thème abordé lors de cette exposition. A travers des scènes de lecture et d’écriture, l’artiste démontre jusqu’à quel point ces moments sont beaux et importants dans la vie de l’être humain. En évoquant le grand écrivain Kateb Yacine, Amine Goutali lance un message aux jeunes pour découvrir la littérature algérienne, connaître ses grands hommes et y tirer des leçons pour pouvoir avancer et s’épanouir dans la vie.
Les moments de lecture et d’écriture ne sont pas les seuls à nourrir notre esprit, il y a aussi la musique, nous informent les œuvres de Amine Goutali. Cet héritage ancestral qui est très riche et varié est aussi raconté lors de cette exposition avec des hommages rendus aux grandes figures de la musique algérienne, à savoir «El Hadj M’Hamed wa djmaatou», le poète Ben Guittoun, Abdelhamid Ababsa, Khelifi Ahmed.
«Soufi, mon amour», du titre du roman de l’écrivain turc Elif Chafak, démontre les différents centres d’intérêt de l’artiste, ses influences et son ouverture vers la culture de l’autre. Cette œuvre montre aussi que l’art peut unir non seulement des gens du même pays mais aussi des peuples. Mais apparemment, l’artiste n’a pas atteint ce niveau de savoir et de savoir-faire de nulle part : il avait une grand-mère qui l’encourageait à l’apprentissage comme le témoigne une œuvre intitulée «Hommage à ma grand-mère». C’est avec beaucoup de soins et de délicatesse qu’a choisi l’artiste les galets de ce tableau pour nous faire vivre un des plus beaux moments de n’importe quel enfant.
A. S.