18.9 C
Alger
vendredi 29 mars 2024

Phase

Cela fait désormais une année tout juste que la Russie a envahi l’Ukraine et que le conflit qui a déjà causé près de 300 000 morts et des pertes incommensurables continue à déchirer les deux peuples qui se font la guerre. Mais la situation risque encore d’empirer alors que la Russie a affirmé hier qu’elle «répliquerait» à toute «provocation» militaire ukrainienne dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, où Moscou dispose d’un contingent militaire. «Que personne n’en doute : les forces armées de la Fédération de Russie répliqueront de manière adéquate à toute provocation du régime de Kiev», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, affirmant que l’Ukraine déployait hommes et équipements près de la Transdniestrie voisine. Toute action représentant une «menace» pour les militaires russes stationnés en Transdniestrie «sera considérée comme une attaque contre la Fédération de Russie», a-t-il insisté. Petite bande de terre ayant fait sécession de la Moldavie au début des années 1990 après une guerre, la Transdniestrie est située à la frontière occidentale de l’Ukraine et fait l’objet de tensions accrues depuis quelques semaines. Jeudi, le ministère russe de la Défense avait accusé Kiev de mener des «préparatifs» en vue d’une «invasion» de la Transdniestrie. Reprenant ces accusations, la diplomatie russe a affirmé hier que Kiev était en train de masser «des hommes et du matériel militaire» près de la Transdniestrie, faisant également état d’un «déploiement de positions de tir d’artillerie et d’une augmentation sans précédent de vols de drones ukrainiens au-dessus du territoire». «Nous mettons en garde les États-Unis, les pays membres de l’Otan et leurs protégés ukrainiens contre toute initiative aventureuse», a ajouté le ministère russe des Affaires étrangères dans des déclarations aux accents de Guerre froide. De son côté, le gouvernement moldave a démenti hier l’existence d’une «menace directe» de l’Ukraine sur sa région séparatiste prorusse de Transdniestrie. «Le ministère de la Défense surveille tous les événements, actions et changements qui ont lieu dans la région […]. Nous affirmons qu’il n’existe actuellement aucune menace directe pour la sécurité militaire de l’État», selon un communiqué. «Les fausses informations diffusées ont pour but de semer la panique». Cette montée de tensions intervient alors que le nouveau Premier ministre moldave, Dorin Recean, a récemment appelé au retrait des troupes russes de Transdniestrie, provoquant la colère du Kremlin. Les autorités moldaves pro-européennes avaient précédemment accusé Moscou de vouloir fomenter un coup d’État en Moldavie, des allégations démenties côté russe. Depuis le début de son offensive en Ukraine il y a un an jour pour jour, la Russie a plusieurs fois été accusée d’agiter la menace de nouveaux affrontements en Transdniestrie pour déstabiliser Kiev et Chisinau. Ainsi, plutôt que de voir un début d’apaisement dans la région, la guerre risque de rentrer dans une nouvelle phase et l’Occident, qui a choisi de soutenir l’Ukraine sans intervenir militairement contre la Russie, devra décider une fois encore quelle stratégie il adoptera face au Kremlin qui se montre plus déterminé que jamais.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img