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vendredi 19 avril 2024

Pétrole: Réunion cruciale de l’Opep+ en vue d’une hausse de la production

Les marchés mondiaux du pétrole sont dans l’attente de la réunion de l’alliance Opep+, prévue demain, pour décider de poursuivre la hausse de la production de pétrole entamée début mai. L’Arabie saoudite et la Russie défendront des positions différentes. Le premier craint les conséquences de la crise sanitaire indienne, tandis que le second veut profiter de la hausse des cours. Les pays producteurs de pétrole (Opep) vont-ils décider d’une hausse de leur production ? Les membres de ce cartel se réunissent demain en présence de leurs alliés (Opep+) pour décider des modalités d’accompagnement d’une reprise de la demande. L’Organisation, élargie depuis 2016, avait décidé, début mai, de rouvrir les vannes, prévoyant un rebond de la demande d’environ 6 millions de barils par jour. L’optimisme de l’Opep+ pourrait néanmoins s’opposer à la prudence de l’Arabie saoudite qui craint un regain de tensions sur le front de la crise sanitaire. D’après le plus puissant des membres de l’Opep, la vague pandémique qui sévit en Inde, accélérée par un nouveau variant, pourrait remettre en cause les perspectives de reprise. L’Inde est le troisième plus gros consommateur de pétrole au monde. D’après d’autres analystes, la demande de pétrole devrait néanmoins augmenter dans les prochains mois avec l’amplification de la vaccination, notamment en Europe et aux Etats-Unis, qui va soutenir la reprise des voyages. Cités par l’AFP, les analystes de JBC tablent sur un manque de 3 millions de barils par jour entre juillet et août. Cette situation a favorisé le retour des cours du pétrole sur leur niveau d’avant-crise sanitaire. Le baril européen de Brent a terminé proche des 70 dollars vendredi, quand son homologue d’outre-Atlantique, le WTI, cotait autour de 66 dollars. La Russie, chef de file des alliés à l’Opep, va probablement peser de tout son poids pour augmenter la production de pétrole et profiter de la manne d’un cours en hausse. En outre, l’Opep+ suit comme le lait sur le feu, la progression des très discrètes discussions entre les Etats-Unis et l’Iran sur la levée des sanctions qui signifieraient le retour de la République islamique dans le jeu. Le monde est privé du pétrole iranien depuis la rupture unilatérale de l’accord sur le nucléaire par Donald Trump, alors président des Etats-Unis, en 2018. Soit un manque à gagner de 1,5 million de barils de brut par jour. Le rapport de l’Opep, publié plus tôt ce mois-ci, montre l’amélioration constante de la demande de brut au cours du mois d’avril dernier, dans un contexte d’augmentation des vaccinations contre le coronavirus, bien que la répartition de sa distribution à l’échelle mondiale demeure inégale. L’alliance, qui réunit des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, ainsi que des producteurs indépendants dont notamment la Russie, a accepté, depuis le début du mois d’avril, d’assouplir les restrictions sur la production de 350 000 barils par jour en mai, afin de stabiliser la réduction de la production pétrolière à hauteur d’environ 6,65 millions de barils par jour. L’alliance mettra en œuvre une autre mesure pour réduire la production en juin de 350 000 barils supplémentaires par jour, à 6,3 millions de barils. Cette décision devrait être suivie d’une nouvelle réduction de près de 400 000 barils par jour, à 5,85 millions de barils durant le mois de juillet.

Meriem Benchaouia

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