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samedi 20 avril 2024

Pétrole: Les prix chutent après les attentes d’une croissance modeste en Chine

Les prix du pétrole ont commencé la semaine en recul hier, les investisseurs se montrant plus sceptiques quant à une forte reprise économique de la Chine après des prévisions de croissance du pays moindres qu’attendu.
Dans la matinée d’hier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 1,17 %, à 84,83 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, cédait 1,19 %, à 78,73 dollars.
La Chine visera une croissance économique «d’environ 5 %» en 2023, selon un rapport d’activité du gouvernement publié dimanche, à l’ouverture de la session annuelle du Parlement chinois.
Le Brent a ainsi grimpé de plus de 3 % la semaine passée, et le WTI américain de plus de 4 %. Cet objectif de croissance, l’un des plus modestes depuis des décennies, est aussi inférieur aux prévisions du marché et des investisseurs, qui en ont profité pour «prendre leurs bénéfices», indique Stephen Innes, de SPI AM.
Jusque-là, les anticipations de reprise économique de la Chine, premier pays importateur de brut au monde, avaient poussé les prix vers le haut. Les dernières données économiques de la Chine publiées la semaine dernière (deux indices d’activité PMI pour février très supérieurs aux attentes) avaient rassuré les investisseurs, constituant les premiers signes concrets de reprise économique depuis l’abandon des restrictions sanitaires.
«Toutefois, compte tenu des fortes hausses des prévisions de croissance du PIB mondial et du rebond de la réouverture de la Chine, les prix du pétrole font l’objet de surenchères et devraient rester élevés», nuance Stephen Innes.
En Europe et aux Etats-Unis, l’inflation reste au centre des préoccupations, pesant sur la demande de pétrole, souligne Tamas Varga de PVM Energy.
Pour l’analyste, «le sombre environnement d’investissement actuel ne s’éclaircira qu’avec des signes tangibles de baisse des pressions inflationnistes en Occident».
Dans le même temps, les prix du pétrole sont susceptibles d’être affectés par les hausses des taux d’intérêt dans le monde, alors que les banques centrales mondiales resserrent leur politique en raison des craintes d’une hausse de l’inflation. Les commerçants commencent à prendre en compte les augmentations des taux d’intérêt dans le monde, mais espèrent des augmentations plus faibles que l’an dernier.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, témoignera devant le Congrès aujourd’hui et demain, où il sera probablement interrogé sur la nécessité d’une hausse plus importante des taux d’intérêt chez le plus grand consommateur de pétrole au monde. Les augmentations futures des taux d’intérêt aux États-Unis dépendront également probablement de ce que le rapport sur l’emploi de février révélera vendredi, suivi du rapport sur l’inflation de février attendu la semaine prochaine.
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré ce week-end qu’il était «très probable» qu’elle augmenterait les taux d’intérêt ce mois-ci pour freiner l’inflation. Dans son dernier rapport, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a estimé que la demande mondiale de pétrole augmenterait cette année de 2,32 millions de barils par jour. C’est 100 000 de plus que ce qui était attendu en janvier.
En cause, le redémarrage de l’économie chinoise. Le redémarrage de l’économie chinoise, dans le sillage de l’assouplissement des mesures anti-Covid, dope la demande mondiale de pétrole. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a relevé sa prévision pour 2023. Un petit événement : cela faisait en effet plusieurs mois que l’organisation n’avait pas été amenée à effectuer la moindre révision à la hausse. La demande mondiale de pétrole augmentera cette année de 2,32 millions de barils par jour (bpj), estime l’Opep, soit une hausse de 2,3 % sur un an. C’est 100 000 bpj de plus que ce qui était attendu en janvier. «La clé de la croissance de la demande de pétrole en 2023 sera le revirement de la Chine sur ses restrictions de mobilité et l’effet que cela aura sur le pays, la région et le monde», écrit l’Opep dans le rapport. Elle prévoit désormais que la demande chinoise augmentera de 590 000 bpj en 2023, contre 510 000 bpj estimé en janvier.
Meriem Benchaouia

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