Les prix du pétrole se reprenaient hier mais sans grande conviction, rassurés cependant par le dernier rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui estime que la demande va repartir en 2021, bien que moins que prévu.
Par Sara B.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 1,13 % à Londres par rapport à la clôture de la veille, à 55,37 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de février grappillait dans le même temps 0,34 % à 52,54 dollars.
En hausse, les cours du brut «manquent cependant de direction claire car comme souvent, il y a des arguments baissiers et haussiers», a résumé Eugen Weinberg, analyste.
A l’image du rapport de l’AIE rendu public plus tôt dans la journée : celui-ci fait état de commentaires plutôt optimistes pour la solidité de la reprise de la demande d’or noir, mais révise légèrement son volume à la baisse, de 0,6 million de barils par jour pour le premier trimestre et de quelque 0,3 million pour l’ensemble de l’année. La demande mondiale est maintenant attendue en rebond de 5,5 millions de barils par jour (mb/j) en 2021, à 96,6 mb/j après une chute de 8,8 mb/j l’an dernier. «Il faudra plus de temps pour que la demande pétrolière se reprenne pleinement car les nouveaux confinements dans un certain nombre de pays pèsent sur les ventes de carburants», note l’AIE. «Il n’est pas surprenant, au vu des commentaires de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) la semaine dernière, que l’AIE ait réduit ses prévisions concernant la demande de pétrole en 2021», a réagi l’analyste Stephen Innes.
Les membres de l’Opep et leurs alliés ont opté en début d’année pour la prudence face à la circulation toujours active du Covid-19 et malgré le début des campagnes de vaccination à travers le monde. Les cours des deux contrats de référence du brut restent néanmoins à un niveau relativement élevé, non loin de leurs derniers plus hauts depuis la fin du mois de février 2020 touchés mercredi dernier, à respectivement 57,42 dollars et 53,93 dollars le baril.
L’AIE revoit la demande en légère baisse pour le 1er trimestre 2021
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que le marché pétrolier repose sur des fondamentaux plus solides cette année grâce aux vaccins, mais a toutefois revu en baisse hier sa prévision du rebond de la demande. «Le déploiement mondial du vaccin place les fondamentaux sur une trajectoire plus solide pour l’année, avec l’offre comme la demande repassant en mode croissance après l’effondrement sans précédent de 2020», souligne l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole. Elle a toutefois légèrement revu en baisse sa prévision de la demande, de 0,6 millions de barils par jour (mb/j) pour le premier trimestre et de quelque 0,3 mb/j pour l’ensemble de l’année. «Il faudra plus de temps pour que la demande pétrolière se reprenne pleinement car les nouveaux confinements dans un certain nombre de pays pèsent sur les ventes de carburants», note l’AIE. La demande mondiale est maintenant attendue en rebond de 5,5 mb/j en 2021 à 96,6 mb/j après une chute de 8,8 mb/j l’an dernier. Côté offre, lors d’une réunion début janvier, l’Opep et ses partenaires partenaires s’étaient entendus pour autoriser la Russie et le Kazakhstan à légèrement augmenter leur production d’or noir au cours du premier trimestre.
Mais l’Arabie saoudite, prudente face à la propagation du Covid-19, a choisi de s’imposer une coupe significative. «La demande plus élevée va permettre à l’offre de commencer à augmenter cette année», remarque l’AIE, qui prévoit une production mondiale en hausse de 1,2 mb/j en 2021 après une baisse record de 6,6 mb/j l’an dernier. «Beaucoup plus de pétrole sera probablement nécessaire, compte tenu de notre prévision d’une amélioration substantielle de la demande au deuxième semestre», note-t-elle. L’agence estime que des cours plus élevés pourraient inciter l’industrie du pétrole de schiste américain à augmenter sa production, mais que les entreprises semblent pour l’instant vouloir maintenir leurs niveaux actuels, donnant la priorité au remboursement de leur dette ou aux retours aux investisseurs. «Si elles se conforment à ces plans, l’Opep+ pourrait commencer à récupérer les parts de marché qu’elle a perdues régulièrement au bénéfice des Etats-Unis et d’autres depuis 2016», prévoit l’AIE.
S. B.