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vendredi 24 mars 2023

Pétrole Le Brent progresse à 105 dollars

Les prix du pétrole poursuivaient timidement leur hausse hier, après avoir bondi de plus de 6 % dans les échanges de la veille, la crise ukrainienne faisant ressurgir des craintes quant à l’approvisionnement en or noir. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 0,34 % à 105,00 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai grappillait quant à lui de 0,25 % à 100,85 dollars. Bien que les deux références du brut aient reculé par rapport à leurs sommets pluriannuels atteints début mars, les prix sont toujours en hausse de plus de 35 % pour le Brent et
34 % pour le WTI depuis le début de l’année. «Le pétrole repart à la hausse, alors que les inquiétudes concernant l’approvisionnement refont surface dans le contexte du conflit incessant en Ukraine», ont commenté des analystes. «Il devient également évident que la libération prévue de 240 millions de barils par les pays membres de l’AIE ne contribuera pas à résoudre le déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui soutient également les prix», ont ajouté les analystes.
«Le marché tente de prendre en compte le risque de sanctions occidentales sur le pétrole russe ainsi que l’amélioration des perspectives économiques de la Chine avec la levée des restrictions à Shanghai», ont expliqué les analystes.

Pétrole : la demande mondiale révisée en légère baisse
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu hier en légère baisse la demande mondiale de pétrole en raison des confinements en Chine, et s’est voulue rassurante sur l’équilibre du marché malgré la crise ukrainienne.
«Les nouvelles mesures contraignantes de confinement en raison de cas de Covid en Chine ont entraîné une révision à la baisse de nos attentes en termes de demande globale de pétrole au deuxième trimestre 2022 et pour l’ensemble de l’année», indique l’AIE dans son rapport mensuel. Elle indique avoir «révisé à la baisse ses prévisions pour la demande chinoise en pétrole pour mars de 730 000 barils par jour, de 925 000 pour avril et 690 000 pour mai, le nombre de cas de Covid et les mesures pour contrôler l’expansion de la pandémie ayant été plus sévères qu’attendu», alors que le pays impose des confinements très stricts en raison de la résurgence de contaminations, qui pénalisent lourdement l’activité économique dans la région de Shanghai. L’agence estime ainsi que 220 millions de personnes ont été concernées en mars par «une forme de forte restriction à la mobilité», et souligne que les confinements «ralentissent l’activité économique» dans les secteurs du transport logistique en camions ou celui des cargos, le volume de ces derniers ayant chuté d’un tiers depuis la mi-mars à Shanghai, qui est «le plus grand port du monde».En conséquence, l’AIE indique que son estimation de la demande mondiale en pétrole a été abaissée de 260 000 barils par jour (b/j) par rapport à son précédent rapport mensuel, et est désormais attendue à 99,4 millions de barils par jour en 2022, soit en hausse de 1,9 mb/j par rapport à 2021. Du côté de la Russie – plus gros exportateur mondial – sa production devrait baisser en moyenne de 1,5 mb/j en avril, puis de près de 3 mb/j en mai, en raison des sanctions internationales, estime l’AIE.
«Alors que certains acheteurs, plus particulièrement en Asie, augmentent leurs achats de barils russes à des prix fortement réduits, les clients traditionnels réduisent leurs achats», note le rapport.Mais «malgré les perturbations en Russie», l’AIE estime que «la baisse attendue de la demande, les augmentations régulières de production de la part des membres de l’Opep+ ainsi que des Etats-Unis et d’autres pays non membres de l’Opep+, et le fait que les pays membres de l’AIE vont puiser massivement dans leurs réserves, devraient éviter qu’un fort déficit se produise et devraient réussir à équilibrer le marché».Le 6 avril dernier, les pays développés membres de l’AIE ont annoncé qu’ils allaient puiser 120 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves pour tenter de calmer les cours secoués par la crise ukrainienne.
De son côté, Joe Biden s’est engagé à puiser plus de 180 millions de barils dans les réserves stratégiques américaines.
Cependant, prévient l’AIE, en termes de «perspectives économiques, des risques significatifs demeurent, notamment en raison de la crise ukrainienne qui continue d’avoir un impact fort sur les flux de marchandises, les prix, l’inflation et les devises, ou encore la reprise dans le secteur aérien qui progresse légèrement plus lentement que prévu».
S. K.

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