Les prix du pétrole étaient en hausse hier, portés par des données encourageantes pour la demande d’or noir partagées par l’Opep et l’AIE, avant des stocks de brut aux Etats-Unis attendus en baisse plus tard dans la journée.
Par Salem K.
Hier matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 64,71 dollars à Londres, en hausse de 1,63 %.
A New York, le baril américain de WTI pour le mois de mai s’appréciait aussi de 1,63 %, à 61,16 dollars.
«Les fondamentaux du marché pétrolier sont désormais plus solides», a estimé, hier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en revoyant à la hausse ses prévisions de la demande pour 2021, sur fond de perspectives économiques plus encourageantes.
Après une chute historique l’an dernier, la demande devrait ainsi croître de 5,7 millions de barils par jour cette année, pour atteindre 96,7 millions de barils par jour.
La veille, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’était déjà montrée un peu plus optimiste pour la demande mondiale de pétrole cette année, au moment où elle s’apprête à assouplir les coupes dans sa production, avec un rebond mondial de la demande de brut attendu désormais à 6 millions de barils par jour en 2021.
Le marché attend également beaucoup des prochaines données sur les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, publiées par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) plus tard dans la journée.
Mardi, la fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier aux Etats-Unis, l’American Petroleum Institute (API) a indiqué que ceux-ci avaient baissé de 3,6 millions de barils dans le pays la semaine passée.
Selon la médiane d’analystes interrogés par l’agence Bloomberg, ils s’attendent à une baisse de l’ordre de 2,7 millions de barils dans les données de l’EIA.
Mardi : les prix du pétrole terminent en hausse avant les stocks américains
Les prix du pétrole ont terminé en hausse mardi, avant l’état des stocks américains qui a été publié hier bénéficiant de l’absence de progrès dans les discussions sur le nucléaire iranien, ce qui éloigne un peu plus la perspective de revoir des barils de Téhéran sur le marché.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 63,67 dollars, en hausse de 39 cents ou 0,61 % à Londres.
A New York, le baril américain de WTI pour le mois de mai a gagné 48 cents ou 0,80 % à 60,18 dollars.
«Les craintes de représailles iraniennes après l’attaque de son installation de traitement nucléaire sont susceptibles de soutenir les prix cette semaine», a estimé Jeffrey Halley, analyste de Oanda.L’Iran a annoncé mardi son intention de «commencer à enrichir l’uranium à 60 %», niveau qui le rapprocherait d’une capacité d’utilisation militaire, deux jours après un «sabotage» de son usine d’enrichissement de Natanz, que Téhéran impute à Israël.
L’enrichissement à 60 % marquerait une étape supplémentaire et inédite dans la violation des engagements pris par l’Iran en vertu d’un accord international conclu à Vienne en 2015 pour limiter son programme nucléaire, au moment même où des discussions doivent continuer en Autriche pour sauver ce pacte.
Selon M. Halley, ces développements éloignent «tout espoir de progrès» dans le cadre des négociations qui doivent reprendre cette semaine à Vienne, en Autriche, pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans cet accord.
Ils éloignent en conséquence le retour sur le marché du pétrole iranien soumis à embargo par Washington, vu comme une menace par les investisseurs puisque a priori difficile à absorber par un marché toujours fragilisé par la pandémie.
Les prix du brut ont aussi terminé en hausse dans l’attente de la publication hier du rapport hebdomadaire des stocks américains, soulignait Louise Dickson de Rystad Energy.
Selon les prévisions médianes des analystes interrogés par Bloomberg News, les réserves commerciales de brut devraient reculer pour la 3e semaine d’affilée à hauteur de -2,7 millions de barils tandis que les stocks d’essence et de produits distillés devraient augmenter de près d’un million de barils chacun.
Les investisseurs ont par ailleurs accueilli mardi les chiffres des Douanes chinoises traduisant une économie au beau fixe, signal positif pour la consommation de pétrole dans le pays.
Les ventes de produits chinois à l’étranger ont connu en mars une forte hausse de 30,6 % sur un an le mois dernier – un chiffre cependant inférieur aux attentes des analystes – et les importations ont bondi de 38,1 % sur la même période.
S. K.