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vendredi 29 mars 2024

Pétrole: Le Brent à 42,47 dollars à Londres

Les cours du pétrole rebondissaient hier, après un accès de faiblesse la veille, réveillés par les données économiques encourageantes en Chine, premier importateur d’or noir. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 42,47 dollars à Londres, en hausse de 1,80 % par rapport à la clôture d’avant-hier. A New York, le baril américain de WTI pour novembre engrangeait 1,93 % à 40,19 dollars. La veille, les deux cours de référence avaient mordu la poussière, abandonnant plus de 2,5 % sous l’effet du retour cumulé d’une partie de la production norvégienne, américaine et libyenne. Mais «les dernières données commerciales de la Chine pour le mois de septembre publiées hier sont favorables pour la demande d’or noir», a souligné Michael Hewson, analyste. Les importations du pays ont signé le mois dernier leur plus forte progression depuis décembre 2019, avant que le Covid-19 ne soit détecté pour la première fois dans la ville de Wuhan (centre), selon les chiffres des Douanes. «L’optimisme est stimulé par les données douanières de la Chine qui montrent que ses importations mensuelles de brut ont augmenté de 2,1 % en septembre, défiant ainsi les attentes des analystes», a précisé Bjornar Tonhaugen, analyste. Cependant, certains analystes accueillaient d’un mauvais œil les dernières prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dont le rapport annuel a été rendu public hier, «qui ne s’attend pas à ce que la demande mondiale de pétrole retrouve son niveau d’avant la crise avant 2023», a relevé l’analyste Carsten Fritsch.

Pas de pic de la demande sans décisions politiques fortes, selon l’AIE
La demande pétrolière n’est pas proche d’atteindre un véritable pic en l’absence de décisions politiques fortes, a estimé, hier, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol. «L’ère de la croissance mondiale de la demande de pétrole va prendre fin ces dix prochaines années mais en l’absence de grand changement dans les politiques des gouvernements, je ne vois pas de signes d’un pic de la demande mondiale de pétrole», a déclaré M. Birol lors d’une conférence virtuelle. Dans son rapport annuel publié hier matin, l’AIE indique ainsi que selon deux de ses scénarios (celui qui extrapole à partir des politiques et des engagements actuels et celui qui imagine une reprise économique plus tardive), la consommation pétrolière doit certes atteindre un plateau au tournant des années 2030, mais sans entamer ensuite un déclin marqué. Selon l’AIE, la consommation de pétrole doit chuter de 8 % cette année en raison de la pandémie de Covid-19, avec notamment la quasi mise à l’arrêt du trafic aérien. Cette situation a alimenté des spéculations sur un possible pic pétrolier qui aurait peut-être été déjà atteint. Mais à court terme, «avec le rebond économique mondial, nous allons assister à un rebond de la demande pétrolière en l’absence de décision politique», a insisté M. Birol. Ce dernier a aussi relativisé l’impact des changements de comportements, soulignant par exemple que certaines habitudes (comme le recours plus important à la voiture individuelle) pouvaient en compenser d’autres (comme la baisse du transport aérien). «Cette année, 2,5 % des voitures vendues dans le monde étaient électriques, mais environ 42 % étaient des SUV, ces 4×4 urbains plus polluants», a encore souligné Fatih Birol. L’AIE prévoit cette année une baisse de 7 % des émissions de CO2 liées au secteur de l’Energie mais avertit également sur un rebond. «Le monde est loin de faire assez pour mettre (ces émissions) sur le chemin d’un déclin structurel», a jugé M. Birol.

Lyes B.

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