Éric Zemmour organise aujourd’hui son premier grand meeting de campagne après l’officialisation de sa candidature à l’élection présidentielle française d’avril prochain. Des voix à gauche se sont immédiatement élevées pour appeler à l’annulation de ce rendez-vous tant attendu des partisans de Zemmour. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Stephane Troussel, où doit se tenir le meeting, a ainsi lancé une pétition pour empêcher le grand rassemblement du candidat nationaliste prévu dans son département, aujourd’hui, au Parc des expositions de Villepinte. Une initiative saluée par plusieurs personnalités de gauche et d’extrême-gauche. Toutefois, Jean-Luc Mélenchon a lui préféré se distancer de cette tentative de censure. Le chef de fil de la France Insoumise ne partage en effet pas la méthode du socialiste. «Il a tort», a-t-il tranché. «Ce n’est pas juste parce que le principe de la démocratie même, c’est d’écouter aussi ce qui nous déplaît. Si on n’écoute que ce qui nous plaît, tout le monde est du même avis, ça ne sert plus à rien», a continué le candidat d’extrême-gauche. Pour faire face à Éric Zemmour, l’Insoumis défend toujours le débat, comme il s’y était lui-même employé fin septembre. «Quand on est un démocrate, il n’y a pas cinquante recettes. Il faut discuter, il faut débattre», s’était-il défendu début novembre, alors que beaucoup à gauche l’ont accusé d’avoir mis le futur candidat Zemmour sous les projecteurs médiatiques en débattant avec lui lors d’un long rendez-vous sur BFMTV à la fin du mois de septembre. Toutefois, tout le monde ne partage cependant pas la même position au sein du parti et la députée LFI, Clémentine Autain, notamment, a même défendu la position inverse de celle de son chef de file. «Je m’oppose fermement à la tenue du meeting de Zemmour au Parc des expositions. Sa venue dans notre département, qu’il qualifie d’‘’enclave étrangère’’ est une provocation», a-t-elle jugé. Dans un communiqué, elle indique d’ailleurs s’être adressée directement au propriétaire du site pour demander l’annulation de cette réunion publique. Ces différences de points de vue démontrent la fracture au sein de la gauche, entre ceux qui continuent à croire au débat démocratique et à la nécessaire confrontation des idées et des arguments, et ceux qui veulent purement et simplement faire taire toute voix dissonante au risque d’obtenir l’effet inverse à celui rechercher en rendant leurs opposants d’autant plus attractifs.